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dimanche 19 septembre 2021

Chronique : La Ville sans Vent, tome 1 #PLIB2021

 


Autrice : Eleonore Devillepoix

Editions : Hachette

Nombre de pages : 448 pages

Date de sortie : juin 2020

Prix : 18 euros

Résumé :


A dix-neuf ans, Lastyanax termine sa formation de mage et s’attend à devoir gravir un à un les échelons du pouvoir, quand le mystérieux meurtre de son mentor le propulse au plus haut niveau d’Hyperborée.  
Son chemin, semé d’embûches politiques, va croiser celui d'Arka, une jeune guerrière à peine arrivée en ville et dotée d’un certain talent pour se sortir de situations périlleuses. Ça tombe bien, elle a tendance à les déclencher…  
Lui recherche l’assassin de son maître, elle le père qu’elle n’a jamais connu. Lui a un avenir. Elle un passé.  
Pour déjouer les complots qui menacent la ville sans vent, ils vont devoir s’apprivoiser.

#ISBN9782017108443




Mon avis :

Voici ma dernière lecture faisant partie des cinq finalistes du #PLIB2021 ! Pas d'énorme coup de coeur à déclencher des toupies en délire pour cette année, mais contente d'avoir découvert cette sélection d'histoires différentes. 
N'hésitez pas à vous renseigner pour intégrer le jury de ce prix littéraire si vous aimez l'imaginaire et lire of course, l'ambiance est super chouette : des challenges et des évènements sont mis en place, votre wish list connait une p'tite ascension considérable, mais rien ne vaut ce plaisir que d'avoir envie de s'immiscer dans tous beaucoup de récits proposés en plus de découvrir de belles écritures ! 
Le lien du site du PLIB est ici !


Deux personnages n'ayant à priori rien en commun vont voir leur chemin se croiser pour mieux s'entremêler : Lastyanax, plus jeune mage à faire partie du conseil des mages gouvernant la cité, va avoir pour apprentie Arka, jeune fille tempétueuse au passé peu ordinaire... Le premier recherche le meurtrier de son mentor, tandis que la seconde enquête sur l'identité de son père. Arriveront-ils à aller au bout de leur mission ? N'y-a-t-il pas quelque chose de plus grand qui œuvre dans l'ombre ? En lien avec eux ?


Leur relation est pépite, c'est sans conteste un des aspects que j'ai préférés du livre ! Difficile de ne pas être attendri devant leur attachement se profilant au fil des pages avec leurs chamailleries qui papillonnent le récit de chauds sourires ! Ils apprennent beaucoup l'un de l'autre, ce qui permet une jolie évolution même si Lastyanax méritaient bien quelques baffes ! Plusieurs de ses réflexions ou de ses propos irrespectueux envers Pyrrha (j'en reparlerai après car elle est géniale !) m’ont donné des envies de meurtre, nan on va y aller doucement envie de le secouer comme un prunier (c'est mieux ?) ! C'est d'autant plus frustrant que derrière ce comportement de nulos, Lastyanax renferme de nobles intentions. En se repliant sur lui-même, en occultant parfois ses amis, il semble froid et hautain au premier abord, puis il se rend compte que ses anciens camarades de classe lui manquent… Peut-être leur accordera-t-il à nouveau l’attention qu’ils méritent (hâte de voir si ce sera le cas dans le second tome, je serai au rendez-vous pour en avoir le cœur net ihi) ?


Pour revenir à Pyrrha, il s’agit de la première femme à être devenue mage dans la cité ! Elle est super badass, persévérante et intelligente, en plus d’essayer de trouver sa place dans cette société machiste et de mener une fervente lutte pour le droit des femmes puisque ces dernières sont considérées comme au temps de Napoléon comme « trop sensibles et de nature trop faible » (AHHHHH QUELLE HORREUR) pour faire de la politique, voire de la magie il n’y a pas longtemps encore. Dommage qu’elle ne soit pas davantage mise en avant, comme Pétrocle, le meilleur ami de Lastyanax, car ce sont des personnages intéressants !


Concernant la fougueuse Arka, qui ne paie pas de mine du haut de ses 13 ans par sa détermination, son courage et son admirable capacité d’adaptation, j’ai adoré la suivre dans ses virevoltantes aventures ! Elle n’y va pas de main forte pour se fourrer dans le pétrin ! Un autre point passionnant : lorsque le voile se levait sur son passé et qu’on en apprenait plus sur ses origines, d’où elle vient… Je tairais le nom du peuple mentionné au cours du récit, mais il me tarde d’en savoir davantage !


Pour rester sur les personnages (préparez-vous aux clashs de la reloue ouspi), j’ai réfléchi (oui, il m’arrive que des neurones puissent se connecter entre eux, on devrait fêter ceci autour d’une délicieuse crêpe youpi miam !) sur le comportement de Lastyanax envers Pyrrha et de celui d’un camarade de classe d’Arka envers cette dernière. Lastyanax est loin de harceler Pyrrha par rapport au camarade d’Arka, mais il en ressort des relations peu saines, toxiques j’ose dire… J’ai l’impression que Lastyanax demandait des choses à Pyrrha (elle est soûlée, mais accepte par amitié ?) et en contrepartie il lui fait des promesses, mais qu’il ne tient pas ! Ça suffit la charité, nom d’un calamar (je reste polie, notez-le) ! Faut pas s’étonner si la température entre eux concurrence celle de l’Alaska… Il la prend pour la bonne poire de service qu’il respecte une fois sur cinq, ça suffit au bout d’un moment ! A la fin, il se reprend tout de même ! sur quelques-unes de ses pensées ou de ses paroles, même si trois lignes doublées d’une intervention de son ami Pétrocle restent mouais de convaincants, puis le temps qu’il percute, les requins mangeront des asperges.


Pour passer à Arka et son harceleur, vous pouvez souligner le paragraphe suivant pour éviter un quelconque spoiler : le garçon est super méchant avec Arka qui développe des sentiments pour lui, alors que… NON ! STOP aux semblants de romances malsaines, par pitié ! Toutefois, on peut admettre qu'ici, c’est plutôt light, il n'en reste pas moins que d’en avoir une esquisse furtive me chagrine. Arka subit des moqueries, mais elle rougit lorsqu’elle croise son regard… La honte pourrait s’en mêler, pourtant je n’ai pas ou peu ? lu de colère par exemple. Au lieu que naissent de pseudo-sentiments, je m’attendais à une critique, à une dénonce du harcèlement ! Comme entre Lastyanax et Pyrrha, une relation ambiguë est créée, la fille morfle, 0 respect, mais aucune remise en question n’est amenée ! Actuellement, je ne tolère plus. Puis j’imagine des ados lire tout ça alors qu’ils sont en pleine construction d’eux-mêmes tout en tentant de capter ce monde étrange dans lequel on baigne… Ne pas apporter de critique(s) plus poussée(s) sur des thèmes et des enjeux aussi importants qui nous amènent à réfléchir sur nos propres relations, comment on traite les autres, etc. = bouuuuh !


Sorry-not-sorry pour ce p'tit coup de gueule, mais c'est essentiel (ce devrait déjà être "normal", la base !) pour nous, les femmes, que nous soyons respectées et reconnues ! On ne s'arrête jamais de lutter pour nos droits, pour que nos voix soient écoutées, pour qu'on arrête de nous piétiner... Ainsi, autant s'engager jusqu'au bout et envoyer la pâtée lorsque de telles thématiques sont mises sur le devant de la scène, même si ok, il y a le monde, les personnages, les péripéties à dérouler...


Sinon, difficile de tomber dans le dodo lorsqu’on s’installe dans la ville sans vent, surtout aux côtés des personnages qu’on suit ! Le début comporte quelques lenteurs qui ne causent pas de soucis en particulier car elles permettent d’être doucement immerger dans ce riche univers, puis de savourer les multiples rebondissements se déchainant par la suite ! Actions et révélations ne font guère l’autruche et surprennent avec goût. L’histoire se montre également dynamique par l’alternance de points de vue et la présence d’un certain humour, non chevauché par quelques piques sarcastiques lancées par certain(e)s pour notre plus grand plaisir !


Entre des intrigues politiques et des meurtres à résoudre (qui est ou sont le(s) assassin(s) ?), on s'amuse à faire des hypothèses qui se concrétisent ou non... La magie est un autre chouette élément alimentant cette cité bouillonnante de vie. Cette dernière est bâtie sur plusieurs niveaux : plus on s'élève dans les étages, plus les personnes sont de haut-rang. On perçoit avec netteté les inégalités sociales, le fossé qui sépare les habitants du premier étage par rapport à ceux du septième étage... Un autre point fort du récit qui offre de quoi réfléchir ! La ville comporte aussi de nombreux détails atypiques (dédicace au déplacement sur tortue) : le tout prend vie devant nos yeux captivés par ces idées originales !



Pour terminer, j'ai passé un bon moment à découvrir cet univers en embarquant avec joie dans les aventures des personnages ! J'ai émis quelques réserves sur certains aspects, mais cela ne m'empêchera de lire la suite ! Impatiente d'en savoir plus sur les autres communautés évoquées, les choix qui vont se faire, le devenir de la ville sans vent... 

Puis vive Nabot !!!



Une excellente lecture pour un duo du tonnerre !




"Ensemble, rien ne pouvait les arrêter. Ils formaient l'équipe ultime."




mercredi 15 septembre 2021

Chronique : Steam Sailors, tome 1 : L'Héliotrope #PLIB2021


  

Autrice : Ellie S. Green

Editions : Gulf Stream

Nombre de pages : 384 pages

Date de sortie : juin 2020

Prix : 17 euros

Résumé :

Il fut un temps où les Alchimistes nourrissaient le Haut et Bas-Monde de leurs inventions merveilleuses, produits de magie et de science. Un temps de machines extraordinaires, de prodiges électriques et d'individus aux pouvoirs fantastiques. Une époque révolue depuis que les Industriels ont éradiqué les Alchimistes et leur formidable savoir. Pourtant, on raconte qu'à l'aube de leur disparition, ils auraient caché leur fabuleux trésor dans une cité secrète...

Quatre siècles après la Grande-Fracture, les habitants du Bas-Monde traversent une ère obscure et rétrograde, tandis que le Haut-Monde, figé depuis l’extinction des Alchimistes, demeure inaccessible et fait l’objet de tous les fantasmes. Originaire du Bas-Monde, Prudence vit en paria car elle voit l’avenir en rêves. Une nuit, son village est attaqué par des pirates du ciel. Enlevée et enrôlée de force à bord de L’Héliotrope, un navire volant à la sinistre réputation, la jeune orpheline découvre un nouvel univers, celui du ciel et de ses pirates. Prudence fait la connaissance des membres de l’équipage, qui ne tardent pas à lui révéler leur secret : ils détiennent un indice, menant à une série de « clefs » disséminées dans le monde, qui permettrait de retrouver la cité des Alchimistes…

#ISBN9782354887759





Mon avis :

Steam Sailors est un des finalistes du #PLIB2021 qui m'intriguait le plus ! Il a fait un tel tabac sur la blogosphère et les réseaux, que j'étais curieuse comme une puce de découvrir à mon tour cette histoire mélangeant que de chouettes ingrédients : pirates, steampunk, magie, trésor et aventure ! 


Depuis la disparition des Alchimistes, le monde est divisé entre le Bas-Monde (les gens vivent sur le sol), qui connaît une période peu glorieuse, et le Haut-Monde (les gens vivent dans le ciel sur des bateaux ou sur des îles), lieu inaccessible et source d'envie, de toutes les rêveries pour les habitants du Bas. Prudence vit dans le Bas-Monde. Après une enfance passée à l'orphelinat, elle est amenée chez un médecin qui va la prendre sous son aile et lui transmettre son savoir : les propriétés des plantes, la préparations de potions et de remèdes pour soigner, etc. A la mort de son mentor, elle est virée de la maison (pas merci aux relous de service) et trouve refuge dans une cabane non loin du village. Elle devient la guérisseuse non officielle d'un bon nombre de villageois jusqu'à ce qu'une nuit de fête, des pirates du ciel s'emparent de la relique sacrée du village. Ils embarquent en même temps Prudence qui a suscité la curiosité d'un des pirates, mais pas seulement à cause de ses connaissances médicinales... car il semblerait que des rêves prémonitoires lui rendent visite en plus d'avoir un instinct dopé au red bull plutôt intéressant à écouter lorsqu'on souhaite rester en vie...


Une nouvelle vie dans les airs s'annonce pour Prudence que l'on voit parvenir petit à petit à s'adapter à son environnement tout comme à s'attacher aux pirates ! Vous ne serez pas déçu(e)s par l'ambiance car si les combats aux descriptions sanglantes sont aux abonnés absents (mes entrailles remercient l’autrice pour cette défection), certains éléments typiques de la piraterie lèvent bel et bien la main : manières de brutes, langages parfois grossiers, batailles, pas de quartier pour les ennemis,... Le sang, les blessures et les morts sont évoqués, mais pas dans les moindres détails (on laisse les recoins poussiéreux à l'ami Zola (bouhhh coupons cette langue de vipère ou plutôt ces doigts de chaton bagarreur)). Comptez aussi la camaraderie et les vacheries car les canailles du bateau de l'Héliotrope forment sans conteste une famille dans laquelle les membres peuvent compter les uns sur les autres ! Une véritable communauté prend vie devant nos yeux, ce qui était intéressant à découvrir. Toutefois, on s'attarde seulement sur les pirates principaux (coucou les officiers), les autres s'amusant aux oubliettes, mais je n'ai pas trouvé cela choquant car ce n'est pas possible de donner la parole à tout le monde sans s'y perdre je pense ou alors le livre s'étendrait jusqu'à dix mille pages (je ne dirais pas non pour ce point ihi) !



"C'était la ligne de conduite propre aux pirates : une maîtrise de soi remarquable dans les situations ardues, proportionnelle à une totale absence de retenue le reste du temps."



C'était fort mignon touchant de voir Prudence s’attacher aux pirates et vice-versa, ces derniers à elle ! Coeur sur le clan des officiers : l'accueillant cuistot Sergeï, l'astronome Gareth, le machiniste ours mal luné Petrus (il m'a parfois fait penser à Thorn dans La Passe-miroir au niveau du caractère), Ezekiel le boute-en-train et enfin le capitaine à l'aura bien mystérieuse ! Ce sont les meilleurs ! Au début, ma préférence s'est installée au niveau d'Ezekiel et de Sergeï, mais elle s'est ensuite déplacée vers Petrus (son air ronchon me faisait rire) et Gareth avec sa gentillesse (le grand frère que je n'aurai jamais snif), même si Sergeï était toujours dans la course ; que de pépites ! Prudence est également une chouette héroïne : persévérante, courageuse, curieuse et maligne. Le coup de coeur pour tout ce beau monde aux personnalités et centres d’intérêts distincts n'était pas loin, mais il m'a manqué du développement. On a des premiers traits de caractère plaisants avec certains passés doucement dévoilés, pourtant je n'aurais pas dit non à des psychologies plus poussées ! On garde la même recette, mais l'on rajoute du temps passé avec les personnages : on s'attarde plus longuement sur certains dialogues ou alors ces derniers se font plus nombreux car c'est ça qui est kiffant : les interactions entre les gens-gens ! Prout du roquefort aux passages de 2 lignes ou aux ellipses qui font un vague salut de la main en lançant un tchao les cocos... 


L'univers est super cool et bien palpable à appréhender grâce aux descriptions (des lieux, des actions,...) poudrées d'une zolie plume fluide ! Néanmoins, le récit aurait gagné en dynamisme avec davantage d'émotions, de sentiments et de pensées provenant des personnages. On dit vuiii aux sensations fortes, c'est parti pour un saut en parachute élastique (en ne se scratchant pas au sol, face écrabouillée contre terre, merci, bisous) ! 



"Les réponses viendront d'elles-mêmes, en temps voulu. Ne perds pas ton temps à te demander quelle est la signification de tout ça, parfois il faut accepter de fermer les yeux pour y voir plus clair."



L'intrigue capte sans aucun mal l’attention en parsemant toutes sortes de péripéties ! L'histoire est cohérente et peut sembler au premier abord peu innovante : un monde a subi des saccages et a été séparé en deux, une caste importante a disparu (son savoir et ses inventions compris dans le lot), une jeune élue aux aptitudes particulières se retrouve mêler au centre d'une quête qui pourrait tout changer (ici, sous forme de chasse au trésor, avouons que c'est stylé !). Pourtant, l'autrice propose un univers intéressant, intelligent et dans lequel on prend plaisir à poser nos patoches à évoluer, à découvrir le passé "général" ainsi que celui des personnages. On rencontre différentes cultures, sociétés et personnes, c'est chouette ! Le récit tient la route (ou son vole) ; si vous aimez le steampunk mélangeant machines, astronomie, un brin de magie (spirituelle ?) au milieu d'une ambiance de piraterie navigant entre ciel, terre et mer, vous vous régalerez !


On termine sur un bonus de taille : l'objet livre = une bombe de paillettes qui se collent dans les yeux ! La carte des lieux est aussi magnifique que celle du bateau, puis la couverture ne cache pas de mauvaises surprises, elle rend honneur à son intérieur pas dégueu magnifique !




Une excellente lecture pour une odyssée piratesque de folie !




" - Tu penses sûrement que la confiance est un mot curieux pour parler d'une bande de criminels, mais un serment de pirate est ce qu'il existe de plus sacré et respectable pour ceux qui s'y soumettent, dit Gareth."




dimanche 5 septembre 2021

Chronique : Rouge #PLIB2021

  


Autrice : Pascaline Nolot

Editions : Gulf Stream, collection Electrogène

Nombre de pages : 320 pages

Date de sortie : mai 2020

Prix : 17 euros

Résumé :


"
Ce qu'il vit avant tout, c'était l'immonde coloris écarlate qui rongeait à moitié le nouveau-né ainsi que l'infâme petite boule de peau surplombant son regard. Le monstre avait engendré un autre monstre !
- Comment devons-nous l'appeler ? lui demanda la vieille femme.
Il contempla le nourrisson en pleurs avec aversion. Puis il vomit sa sentence en un mot :
- Rouge !"


Accroché au versant du mont Gris et cerné par Bois-Sombre se trouve Malombre, hameau battu par les vents et la complainte des loups. C'est là que survit Rouge, rejetée à cause d'une particularité physique. Rares sont ceux qui, comme le père François, éprouvent de la compassion à son égard. Car on raconte qu'il ne faut en aucun cas toucher la jeune fille sous peine de finir comme elle : marqué par le Mal.
Lorsque survient son premier sang, les villageois sont soulagés de la voir partir, conformément au pacte maudit qui pèse sur eux. Comme tant d'autres jeunes filles de Malombre avant elle, celle que tous surnomment la Cramoisie doit s'engager dans les bois afin d'y rejoindre l'inquiétante Grand-Mère. Est-ce son salut ou un sort pire que la mort qui attend Rouge ? Nul ne s'en préoccupe et nul ne le sait, car aucune bannie n'est jamais revenue...

#ISBN9782354887858





Mon avis :

C'est parti pour mon premier avis sur un des 5 finalistes pour le #PLIB2021 ! Si vous ne connaissez pas ce prix littéraire, je vous laisse directement aller vous renseigner sur leur site ici (ça évitera que j'essaie de vous partager quelques explications douteuses hum) !
J'adore Le Plib car il permet la découverte d'auteurs, d'autrices et d'histoires qui m'intriguent alors biiim plus question de tergiverser et hop on lit tout ça ou que je n'aurais pas lu de mon propre chef ! Rouge entre dans cette seconde catégorie car même si le résumé titillait ma curiosité, la noirceur annoncée m'enthousiasmait moins, mais je ne regrette finalement pas en grande partie grâce à la sublime plume de Pascaline Nolot = un véritable coup de coeur ! 


Avant de poursuivre, je tiens à préciser que cet ouvrage est à commencer en ayant en tête ces précautions concernant la présence de scènes violentes et ces sujets sensibles abordés : viol, harcèlement physique et moral, scènes sanglantes,... qui peuvent heurter. Il y a des passages remplis de détails qui ne sont pas jojos à lire, on ne va pas danser la macarena quoi ; plus sérieusement, faites attention à vous <3 !


Rouge s'annonce comme un conte revisité à la Perrault, mode sombre et violent activé ! J'en rajoute une couche, mais je vous assure qu'on n'est pas dans un gentillet récit à la Disney... Pascaline Nolot reprend des éléments clés du Petit Chaperon rouge (la fameuse héroïne dont le titre (Rouge of course !) incarne également son prénom, la grand-mère, la forêt, le chasseur, le(s) loup(s),…), mais en se les réappropriant à sa manière et notamment au travers de sujets actuels et intemporels : l’apparence, le consentement, la découverte de son identité et de ses origines, la mise en lumière de la vérité, le mal que peuvent entrainer les ragots,… Une légère influence d’autres contes peut aussi s’amuser à nous faire quelques clins d’œil, comme Hansel et GretelLa Belle et la Bête,…


Rouge subit toutes sortes de moqueries et de harcèlement depuis sa naissance. Elle est rejetée par tout le village qui croit qu’elle est l’enfant du diable à cause de la marque rouge ornant son visage et de la folie qui a rongée sa mère depuis qu’elle est tombée enceinte. Sans le prêtre et son ami Liénor, Rouge ne serait probablement pas restée en vie jusqu’à ses premières règles, sa mère ne pouvant pas la protéger puisqu’elle est morte en couche. En effet, une mystérieuse malédiction enveloppe le village qui doit donner chacune de ses filles lorsque leur premier sang est versé à la grand-mère de la forêt. D’où vient cette malédiction ? Pourquoi la mère de Rouge a-t-elle sombré dans la démence ? Qui est cette grand-mère qui garde chaque jeune fille partie à sa rencontre ?

Un conseil : ne vous fiez pas aux apparences, ces dernières sont très souvent trompeuses…


L’intrigue tourne principalement autour de Rouge qui essaie d’en savoir plus sur sa mère. Son chemin va croiser celui d’autres personnages aux premiers sourires peu empreints de sincérité… De nombreuses réflexions (on aime quand les méninges soulèvent ce genre d’haltères) découlent des thèmes abordés (ceux cités au-dessus en plus de ces suivants concernant : la nature, les animaux, les malédictions, la magie, la religion,...), mais aussi des personnages puisque l’autrice ne concentre pas l'attention uniquement sur son héroïne, ce qui permet de comprendre (ou-pas) la psychologie de chacun (la grand-mère et le prêtre en particulier) notamment à travers leur passé et les actes accomplis qui ont conduit à ce présent-là. On a donc affaire à des personnages bien approfondis, dont certains embourbés dans leur égoïsme, mais jusqu’au cou ! Les liens dévoilés ne manqueront pas de vous faire tourner de l’œil ou de vous donner envie de rendre votre dernier repas (faites votre merveilleux choix maintenant !), vous ne serez pas au bout de vos peines face aux choix que font certains pour essayer de combler un/des plaisir(s) personnel(s) ou pour sauver leur peau (quel jeu de mots les ami(e)s omg, il peut même s’appliquer au sens propre pour un personnage, mais je n’en dirai davantage…) !


En ne pensant qu’à soi, en n’assumant pas ses actes, on voit comment tout ceci peut affecter son entourage, la destinée d’une personne,… 


Pour revenir à Rouge, sachez qu’elle est très attachante ! Il est difficile de ne pas éprouver de l’empathie pour elle (et d’avoir envie de la prendre dans ses bras en lui promettant respect, acceptation et amour) : d’une part par tout ce qu’elle a subi, ce qu’elle vit et ce qu’elle va découvrir, d’autre part par son courage et sa détermination qui ne la rendent pas moins noble ! Les agressions projetées à son encontre sont horribles, des passages et des descriptions sont tout bonnement insoutenables, mêlant larmes et rage envers ceux/celles qui la font tant souffrir… Puis lorsqu’on pense qu’il ne peut y avoir pire, détrompez-vous car l’autrice ne semble point vouloir nous épargner (ses personnages reçoivent en premier, mais notre esprit et nos entrailles sont les suivants…)


Ambiance glauque, des violences qui heurtent, le bien et le mal se télescopent pour ne laisser place qu’à un spectacle illuminant une terrible danse macabre… Des révélations ne manquent pas de clouer sur place, des retournements de situation de déclencher des oh lala (NAN !!! Est-ce seulement possible ?!?) (Cerise sur la chantilly, même l'épilogue est de la fête en préparant une sacrée surprise) ! 

En revanche, quelques longueurs sont à noter : j’avais envie que ça aille parfois plus vite ! Par exemple, j’ai trouvé très intéressant de développer certains personnages (avec leurs pensées, leur passé, etc.), mais le rythme de l’histoire m’en a paru un brin pâtir à quelques moments en offrant de petits ralentissements (pause sieste activée – ça va, je rigole, l’histoire ne donne pas vraiment envie de dodo, parole de castor (c’est un animal qui tient sa parole, oui oui, ce n’est pas du touuuut une idée douteuse (what ?!) qui viendrait de surgir de mon imagination tel un lama bondisseur en furie parcourant sa prairie dans tous les sens) (la folie n’est pas admise comme coloc, ni comme rédactrice, de ce blog, absolument pas. Capiche ?!) !).


Je termine sur la fabuleuse note qu’est l’écriture de Pascaline Nolot et pour laquelle j’ai eu un beau coup de cœur (même avec quelques phrases trop longues (susceptibles de jouer sur la lenteur de certains passages ?). J’pense qu’en alternant avec des phrases plus courtes, je n’aurais pas fait de chichis car le rythme du récit aurait fait des loopings et moi = aimer les manèges à sensation (on n’est pas à bord du train de la mine ici, merci, mais chuuuut)) ! Pour reprendre sur cette magnifique plume choyée de poésie et d’un riche vocabulaire qui se savoure (non pour les atrocités décrites bien sûr, sorry de vous décevoir, mais j’suis pas fan de ce genre « d’actions »), rien que pour cela, je vous recommande de vous immiscer dans les rues et les environs de Malombre aux secrets inavouables… J’en rajoute peut-être une couche, mais la mélodie chuchotée par les mots assemblés avec merveille par l’autrice m’a charmée, sans équivoque possible.


P’tite dédicace à ce passage incroyable (à surligner pour un anti-spoiler de qualité ihi) : lorsque la sorcière rejette entièrement la faute sur le prêtre par rapport à ses actions peu charitables… Y’a-t-il un mot plus fort que « horrible » pour le décrire ? (Affreux ? Répugnant ? Abominable ?) Même les monstres sont plus sain(t)s que lui… (vous approuvez mes jeux de mots, n’est-ce pas ! Avouez qu’on se marre bien LOL) Ici, pas de pardon possible pour avoir détruit une vie, en plus de ne pas assumer ses actes et de chercher des excuses bidon impossibles à trouver !


A la limite du coup de cœur, c’est avec grand plaisir que je lirai les autres écrits de Pascaline Nolot !

 



 

Une lecture loin de laisser de marbre et qui n'oublie pas de graver son empreinte sillonnée de poésie et de tragique !




"En fait, même si cela paraissait simpliste, presque bête, elle avait réalisé qu'il était bien plus aisé de s'accepter quand personne ne passait ses journées à se moquer de vous et à vous humilier. Il finissait même par vous venir des moments d'optimisme insoupçonné, à songer que peut-être vous n'étiez pas si défigurée, juste un brin trop tachetée, le sourcil à peine boursouflé..."




samedi 28 août 2021

Chronique : T'as vrillé


 
Autrice : Joanne Richoux

Editions : Actes Sud Junior

Nombre de pages : 64 pages

Date de sortie : mai 2021

Prix : 9,80 euros

Résumé :


"
Danaël, dix-sept ans, cheveux longs, peau ravagée, jean large, pompes défoncées, se morfond dans sa cambrousse brumeuse, où c’est l’hiver dix mois sur douze et où les silos à grains ont des airs de fusées. Sa rencontre avec Florine, gothique, insaisissable, le bouleverse. D’abord vue de loin et puis un rapprochement décisif le jour d’une colle. Échange d’écouteurs. Une chanson de Nirvana. Connexion. Illumination. C’est l’histoire d’un aveuglement et d’une désillusion. Danaël se fait des films dans sa tête et vrille quand il comprend que ses sentiments sont à sens unique. Il est prêt à tout pour posséder Florine."






Mon avis :

Tout d'abord, un grand merci aux éditions Acte Sud Junior et à Joanne Richoux pour m'avoir permis de découvrir son nouveau cocktail d'encre et de papier explosif ! Encore une fois, elle nous offre une histoire ingénieuse aux phrases ravageuses qui rentrent sans frapper à la porte de notre coeur : irruption fracassante, les battements s'accélèrent, tout devient plus tangible, notre perception s'aiguise ; bien plus que de l'oxygène, c'est un souffle de vie qu'elle nous transmet !



Première histoire que je découvre de la collection D'une seule voix et la déception n'a pas eu besoin de sortir des ténèbres ! Après, peut-être ne suis-je plus tout à fait censée lorsqu'on parle de Dame Richoux et de ses histoires qui remuent… 


T'as vrillé, c'est le récit de Danaël, ce personnage qui a l'encre pour chair, les mots pour esprit, notre imagination pour lieu de vie. Il nous raconte son amour pour Florine qui est né sur une chanson de Nirvana, un jour de colle, chacun un écouteur vissé à une oreille différente, mais relié par un même fil. Florine au look gothique qui détonne tel un obus dans le lycée, puis sur la planète Danaël. Ce dernier va l'aimer au-dessus et en-dessous de tout, jusqu'à l'obsession, en refusant de croire que ses sentiments ne soient pas partagés, que ce qu'ils sont, que ce qu'ils ont vécu, que ce qu'ils vivent avec Florine ne peut relever d'une simple balade, de l'activité hebdomadaire du dimanche après-midi pour tromper l'ennui. 


« Est-ce que j’ai peur de souffrir ? Non, pas

de tes mains, Florine. Je suis ton serviteur,

ton esclave. Ton canard, ton pigeon,

chaque foutu oiseau qui s’enhardit 

à planer dans notre foutu ciel couleur

boue. « Notre » ciel, ça me réjouit

de le partager avec toi, savoir que t’es en

dessous. Tu entends, Florine ? Fais de moi

ce que tu veux, je m’en branle. »



Un texte court mais pas des moins marquants au cours duquel de nombreux thèmes se télescopent ou se succèdent (souligner pour ne pas être spoilé) : adolescence, scarification, violence psychologique et physique, séquestration, sexe, première fois, environnement, nature, écologie, cirque, maltraitance des animaux,… 


Une écriture à la fois poétique, crue et incisive, qui nous plonge directement au côté d'un adolescent tombant pour la première fois dans la marmite de l'amour jusqu'à s'en enivrer d'effluves toxiques. On comprend ce qu'il vit, ses émotions et ses sentiments, mais cela n'empêche pas le frisson intense qui nous parcourt, ce cri muet – NON – IMPOSSIBLE - lorsqu'on réalise, ou pas, jusqu'où est prêt à aller, va Danaël… 


Avant que ces mots surgissent et qu'un ordre s'installe de manière douillette ou du moins à peu près stable, le besoin de relire T'as vrillé a fait son nid dans les poumons ; d'où sort cette punaise de difficulté pour reprendre sa respiration (qui fait des caprices depuis la rencontre avec la plume de Dame Richoux) ?! 


Première lecture qui se dégomme, emportée par un tourbillon de mots, de sensations et d'émotions. Deuxième lecture plus posée, mais cela n'empêche point la collision, la redécouverte du texte et de ses phrases qui font cogiter, qui restent dans la tranchée…


Un style qui remplace le cinéma : les scènes s'invitent dans notre tête, les images chevauchent les phrases, mieux qu'une séance 4D de garantie. La pluie s'entendait par les gouttes toquant à la fenêtre, l'odeur de paille et de verdure donnaient envie d'atchoumer, ce qui aurait pu faire peur, déguerpir ou envoler cette mélasse de grisaille agrippée au ciel de Danaël… Envie de se noyer de ces odeurs… d'éprouver… d'entendre… de sentir… de goûter… Mais pas besoin de voir car l'histoire se déroule déjà devant nos yeux, comme si elle arrivait à se brancher à notre imaginaire : canal neurones.


Mots qui empoignent directement le coeur. 
Apnée.
Touché - Coulé. 
Coeur harponné, coeur compressé. 
Gorgé nouée. 
Frisson - celui qui part de la nuque pour aller se loger aux confins des orteils. 


Une écriture qui rassasie - en même temps, on en demande encore et encore. Une plume oxygène. Comment vivais-je, il y a une heure, il y a quelques minutes, avant d'avoir découvert ces lignes, ces phrases de vie qui martèlent mes tempes ? On lit, puis on relit et on relit pour graver graver graver tous ces mots si bien ordonnés, qui font mouche, qui font comprendre la définition même de « sens ». 


Magnifique : à chaque relecture, impression de découvrir ce qu'il se joue pour la première fois, un nouveau sens apparait, des émotions rejaillissent tandis que d'autres poussent leur premier cri. Rien de plus fabuleux. Comme un éclair dans la nuit qu'on aimerait capturer. Insaisissable. 


Merci Joanne d'écrire, de partager tout ça avec nous, d'être toi !



Une claque !



 

« Ça m’a tué.

L’idée qu’elle se fasse du mal.

L’univers s’en charge assez, non ?

Ça doit être relou de guérir

en permanence. »

 



jeudi 17 septembre 2020

Chronique : Félines #PLIB2020


 

Auteur : Stéphane Servant

Editions : du Rouergue

Nombre de pages : 384 pages

Date de sortie : août 2019

Prix : 15,80 euros

Résumé :

"
Personne ne sait exactement comment ça a commencé. Ni où ni quand d'ailleurs. Louise pas plus que les autres. Ce qui est sûr, c'est quand les premiers cas sont apparus, personne n'était prêt et ça a été la panique. Des adolescentes qui changeaient d'un coup. Des filles dont la peau se recouvrait de... dont les sens étaient plus... et les capacités... Inimaginable... Cela n'a pas plu à tout le monde. Oh non ! C'est alors qu'elles ont dû se révolter, être des Félines fières et ne rien lâcher !"

#ISBN9782812618291




Mon avis :


Faisons place à Félines dont j'étais impatiente de découvrir car c'est avec ce titre que j'allais entrer dans le monde de Stéphane Servant. J'ai entendu tellement de bien sur sa plume poétique et ses histoires qui touchent, qui remuent et marquent l'âme autant que le coeur... Spoiler alert : une nouvelle fan vient d'entrer dans le gang, j'suis partie pour dévorer la bibliographie de Monsieur Servant !! (Sirius : 👍)




Je ne sais pas à quoi je m'attendais, mais probablement pas à une telle claque. Louise attrape direct notre attention dans ses filets grâce à la manière de s'adresser à nous = abolition du quatrième mur, on entre dans son témoignage dès les premières lignes sans chichi. Le ton est donné, ce n'est pas une lecture qui laissera tourbillonner du vide en nous...



Félines est un récit fort aux thèmes universels, terriblement actuels. Un phénomène étrange s'empare des adolescentes : peu à peu, certaines se retrouvent recouvertes de poils sur tout le corps, fourrure de louve ou de lionne ? Les scientifiques, l'Etat, les gens, personne ne comprend, tout le monde prend peur. C'est ainsi que se déversent la haine et le dégoût avec les médias et les réseaux sociaux qui se dépêchent de jeter la poudre au gaz (quelques fois qu'ils aient un train de retard). La religion en profite pour sortir ses griffes, pister ses proies pour mieux les enserrer, se jeter sur elles le moment venu... Mais même acculées, effrayées, clouées sur place, elles n'ont pas dit leur dernier mot : tant qu'un coeur bat, l'espoir vivra ; la résistance peut s'organiser, se débattre et résister, toutes ensemble, les félines vaincront au nom de la liberté, de l'amour, de la tolérance, du respect, de l'acceptation de soi, de la différence et d'être femme !



Si au début, j'ai eu du mal à m'attacher à Louise à cause de son comportement et de sa manière de traiter les gens (en particulier les gars) (même si ses motivations sont compréhensibles, n'empêche que la plupart de ses cibles ne sont pas celles qui font du mal et sa manière de faire avec son amie n'est guère louable. Puis j'pense PAS que  les attitudes et mentalités vont changer en NE respectant PAS l'autre en retour non plus), l'héroïne évolue vachement bien par la suite !



"Je n'osais pas lui faire la lecture. Je me contentais de corner les pages où j'avais repéré un passage que j'aimais. Et je me disais que je les lui lirai un jour. Aujourd'hui, je m'en veux de ne pas avoir osé. Toutes ces choses qu'on n'a pas le courage de partager. On se dit qu'on a le temps. Toute la vie devant soi. C'est comme voir une étoile filante dans le ciel et se dire qu'on fera un voeu demain ou la semaine prochaine. Mais la vérité, c'est que ces moments ne reviennent jamais. Les étoiles passent et s'éteignent. Ça ne sert à rien de faire un voeu sous le ciel vide."



En plus de personnages intenses, plein de qualités et de défauts, courageux à en mourir (sans euphémisme...), il y a la plume de Stéphane Servant, cotonneuse de poésie, de phrases qu'on ne peut s'empêcher de relire, criantes de vérité, de messages puissants, essentiels et qui font réfléchir même après avoir refermé le livre : l'histoire reste en tête offrant peu de répit aux neurones qui crépitent de pensées ! 



"Il suffit parfois de peu pour oublier la laideur du monde : une phrase, un sourire, le parfum de l'automne, un bout de ciel. Du maquillage qui fait qu'on peut y croire, encore."



Le tonnerre gronde de colère, essaie de soutenir les félines grâce à ces éclairs de lumière, mais la brume est tenace et cache le monstre qu'est devenue la société : une dictature. Ses enfants la peur, l'intolérance, la manipulation de masse, la violence et l'hostilité ont grandi en même temps que sa puissance qui étalait ses racines dans le pays, le monde... Un gros parallèle peut être mis en perspective avec la Seconde Guerre mondiale marquée par les déportations et camps de concentration en plus des millions de morts. J'ai trouvé que la dictature se mettait trop rapidement en place, on dirait que les gens ne prennent aucun recul, tout le monde panique (ce qui n'est pas totalement dépourvu de sens), mais de là à considérer ces adolescentes transformées comme des pestiférées aussi vite... On sait jamais de quoi est capable l'humain après tout (du pire en mangeant avec plaisir de l'horreur, c'est vrai pour certains, heureusement pas pour tous, nan mais). Du coup, ça ne m'aurait pas dérangé que l'auteur prenne davantage de temps dans le changement de système politique tout comme dans celui du comportement de la majorité des gens...



"Même les bêtes sont dotées de sentiments et de sensibilité. Alors pourquoi pas moi ?
Pourquoi pas moi ?"



Pour conclure, j'ai adoré ma lecture qui m'aurait encore plus parlé, ému et touché il y a quelques années au vu des thèmes abordés. L'évolution des personnages est incroyable, la fraternité et solidarité qui se tissent entre les félines fait chaud au coeur, même si ce qu'elles subissent meurtri autant que fait rager... Ce n'est pas un récit facile, y'a des passages qui électrisent, mais malgré les horreurs, l'amour subsiste au même titre que la témérité et la détermination ! 

PS 1 : Coeur sur le papa de Louise + son petit frère = leur soutient et amour pour Louise sont émouvants, magnifiques.

PS 2 : On AIME les livres qui parlent de livres !!!


"C'est à ça que servent les livres. A ouvrir les yeux des hommes, et, avec un peu de chance, leur coeur."



PS 3 : N'hésitez pas à aller lire les avis d'Enora et de Saiwhisper, respectivement ici et ici, elles disent tout et d'une manière si belle, si exacte ! C'est le graal de s'exprimer avec une telle justesse ! Puis vous pouvez flâner sur leur blog ensuite, leurs articles sont aussi chouettes à lire qu'un savourage de crêpes (jamais qu'une voyons, c'est minimum une salée et une sucrée (caramel beurre salé miiiiam) (ça vous avait manqué ihi ?!)) ! 





Un coup de coeur !





"Fatia me l'avait dit : "C'est une guerre." Elle avait raison. Là où elle se trompait, c'est que ce n'était pas une guerre contre le reste de l'humanité, c'était une guerre contre nous-mêmes. Contre le désespoir, contre la culpabilité, contre la honte. Contre tout ce qu'on essayait de nous inculper depuis toujours."