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samedi 28 août 2021

Chronique : T'as vrillé


 
Autrice : Joanne Richoux

Editions : Actes Sud Junior

Nombre de pages : 64 pages

Date de sortie : mai 2021

Prix : 9,80 euros

Résumé :


"
Danaël, dix-sept ans, cheveux longs, peau ravagée, jean large, pompes défoncées, se morfond dans sa cambrousse brumeuse, où c’est l’hiver dix mois sur douze et où les silos à grains ont des airs de fusées. Sa rencontre avec Florine, gothique, insaisissable, le bouleverse. D’abord vue de loin et puis un rapprochement décisif le jour d’une colle. Échange d’écouteurs. Une chanson de Nirvana. Connexion. Illumination. C’est l’histoire d’un aveuglement et d’une désillusion. Danaël se fait des films dans sa tête et vrille quand il comprend que ses sentiments sont à sens unique. Il est prêt à tout pour posséder Florine."






Mon avis :

Tout d'abord, un grand merci aux éditions Acte Sud Junior et à Joanne Richoux pour m'avoir permis de découvrir son nouveau cocktail d'encre et de papier explosif ! Encore une fois, elle nous offre une histoire ingénieuse aux phrases ravageuses qui rentrent sans frapper à la porte de notre coeur : irruption fracassante, les battements s'accélèrent, tout devient plus tangible, notre perception s'aiguise ; bien plus que de l'oxygène, c'est un souffle de vie qu'elle nous transmet !



Première histoire que je découvre de la collection D'une seule voix et la déception n'a pas eu besoin de sortir des ténèbres ! Après, peut-être ne suis-je plus tout à fait censée lorsqu'on parle de Dame Richoux et de ses histoires qui remuent… 


T'as vrillé, c'est le récit de Danaël, ce personnage qui a l'encre pour chair, les mots pour esprit, notre imagination pour lieu de vie. Il nous raconte son amour pour Florine qui est né sur une chanson de Nirvana, un jour de colle, chacun un écouteur vissé à une oreille différente, mais relié par un même fil. Florine au look gothique qui détonne tel un obus dans le lycée, puis sur la planète Danaël. Ce dernier va l'aimer au-dessus et en-dessous de tout, jusqu'à l'obsession, en refusant de croire que ses sentiments ne soient pas partagés, que ce qu'ils sont, que ce qu'ils ont vécu, que ce qu'ils vivent avec Florine ne peut relever d'une simple balade, de l'activité hebdomadaire du dimanche après-midi pour tromper l'ennui. 


« Est-ce que j’ai peur de souffrir ? Non, pas

de tes mains, Florine. Je suis ton serviteur,

ton esclave. Ton canard, ton pigeon,

chaque foutu oiseau qui s’enhardit 

à planer dans notre foutu ciel couleur

boue. « Notre » ciel, ça me réjouit

de le partager avec toi, savoir que t’es en

dessous. Tu entends, Florine ? Fais de moi

ce que tu veux, je m’en branle. »



Un texte court mais pas des moins marquants au cours duquel de nombreux thèmes se télescopent ou se succèdent (souligner pour ne pas être spoilé) : adolescence, scarification, violence psychologique et physique, séquestration, sexe, première fois, environnement, nature, écologie, cirque, maltraitance des animaux,… 


Une écriture à la fois poétique, crue et incisive, qui nous plonge directement au côté d'un adolescent tombant pour la première fois dans la marmite de l'amour jusqu'à s'en enivrer d'effluves toxiques. On comprend ce qu'il vit, ses émotions et ses sentiments, mais cela n'empêche pas le frisson intense qui nous parcourt, ce cri muet – NON – IMPOSSIBLE - lorsqu'on réalise, ou pas, jusqu'où est prêt à aller, va Danaël… 


Avant que ces mots surgissent et qu'un ordre s'installe de manière douillette ou du moins à peu près stable, le besoin de relire T'as vrillé a fait son nid dans les poumons ; d'où sort cette punaise de difficulté pour reprendre sa respiration (qui fait des caprices depuis la rencontre avec la plume de Dame Richoux) ?! 


Première lecture qui se dégomme, emportée par un tourbillon de mots, de sensations et d'émotions. Deuxième lecture plus posée, mais cela n'empêche point la collision, la redécouverte du texte et de ses phrases qui font cogiter, qui restent dans la tranchée…


Un style qui remplace le cinéma : les scènes s'invitent dans notre tête, les images chevauchent les phrases, mieux qu'une séance 4D de garantie. La pluie s'entendait par les gouttes toquant à la fenêtre, l'odeur de paille et de verdure donnaient envie d'atchoumer, ce qui aurait pu faire peur, déguerpir ou envoler cette mélasse de grisaille agrippée au ciel de Danaël… Envie de se noyer de ces odeurs… d'éprouver… d'entendre… de sentir… de goûter… Mais pas besoin de voir car l'histoire se déroule déjà devant nos yeux, comme si elle arrivait à se brancher à notre imaginaire : canal neurones.


Mots qui empoignent directement le coeur. 
Apnée.
Touché - Coulé. 
Coeur harponné, coeur compressé. 
Gorgé nouée. 
Frisson - celui qui part de la nuque pour aller se loger aux confins des orteils. 


Une écriture qui rassasie - en même temps, on en demande encore et encore. Une plume oxygène. Comment vivais-je, il y a une heure, il y a quelques minutes, avant d'avoir découvert ces lignes, ces phrases de vie qui martèlent mes tempes ? On lit, puis on relit et on relit pour graver graver graver tous ces mots si bien ordonnés, qui font mouche, qui font comprendre la définition même de « sens ». 


Magnifique : à chaque relecture, impression de découvrir ce qu'il se joue pour la première fois, un nouveau sens apparait, des émotions rejaillissent tandis que d'autres poussent leur premier cri. Rien de plus fabuleux. Comme un éclair dans la nuit qu'on aimerait capturer. Insaisissable. 


Merci Joanne d'écrire, de partager tout ça avec nous, d'être toi !



Une claque !



 

« Ça m’a tué.

L’idée qu’elle se fasse du mal.

L’univers s’en charge assez, non ?

Ça doit être relou de guérir

en permanence. »

 



samedi 19 septembre 2020

Chronique : Les Brumes de Cendrelune, tome 1 : Le jardin des âmes #PLIB2020

 


Autrice : Georgia Caldera

Editions : J'ai lu

Nombre de pages : 349 pages

Date de sortie : octobre 2019

Prix : 13,90 euros

Résumé :


"
Dans le royaume de Cendrelune, les dieux épient les pensées des hommes, et leur Exécuteur, l'Ombre, veille à condamner tous ceux qui nourriraient des envies de rébellion. 
Or, il semble que certaines failles existent. À l'âge de 17 ans, Céphise ne vit en effet que pour se venger. Depuis qu'on l'a amputée d'une partie d'elle-même et privée de sa famille, elle ne rêve plus que d'une chose : s'affranchir de la tyrannie du tout-puissant Orion, Dieu parmi les dieux. Et contre toute attente, il se pourrait qu'elle ne soit pas seule..."

#ISBN9782290165614




Mon avis :


Autrice inconnue au bataillon, j'étais donc curieuse de découvrir son style avec ce premier tome mettant en scène un monde où les dieux habitent au même niveau que les hommes : sur Terre (et non dans les cieux ou sous-terre où ils font leurs p'tites manigances secrètes (quoique je ne sais pas s'il n'aurait pas mieux fallu qu'ils restent dans leur royaume vu comment ils traient les humains...)). Mais ne rêvons pas, tandis que les dieux se prélassent au chaud dans leur confortable palais ou s'amusent à martyriser, un mur les sépare des hommes qu'ils assouvissent, torturent, essaient de tenir en respect... Cela n'empêche pas à la révolte de gronder, à Céphise d'alimenter sa vengeance qui s'annonce terrible... 



Céphise est l'héroïne principale, suivie de près par Verlaine (mais lui, c'est un gars, donc un héros si vous suivez). Céphise a été amputée plus jeune à cause de pensées rebelles soupçonnées parmi les membres de sa famille. Depuis, elle nourrit une terrible envie de revanche contre l'Ombre, l'exécutrice du Dieu roi qui lui a pris ce qu'elle avait de plus cher au coeur. J'ai adoré le courage de cette adolescente, elle a vécu et va encore vivre d'affreuses expériences, mais elle ne se laisse pas abattre ! Au contraire, sa rage de vivre et de lutter intensifient son feu de haine tel le vent lorsqu'il redonne force et vigueur à des braises qui se fatigueraient contre l'assaut des lances eau des pompiers...  

Concernant Verlaine, je laisse soin au mystère de l'entourer, il n'y a rien de meilleur que d'être surpris ! Sachez que j'ai bien aimé ce personnage complexe, même si pas toujours évident à cerner... Par contre, en relisant des passages, j'ai trouvé son comportement un brin niais envers Céphise. Il est curieux et cherche à comprendre, mais c'était bizarre parfois (de mon point de vue aha). 



Ce qui m'a beaucoup plu, c'est qu'on suit d'autres personnages ! Ainsi, on s'attache à d'autres vies, on comprend mieux certains choix et réactions. Puis c'est intéressant de découvrir un être à travers un autre regard que le sien, certaines relations paraissent moins difficiles à saisir ! 



Pour parler de l'univers, ce dernier est loin de laisser de marbre : il se passe des évènements terribles, avec du sang et des morts (pas idéal si vous êtes à la recherche d'une histoire feel good) (encore un monde où il n'y ferait pas bon d'y vivre). La mythologie est ouf et m'a passionnée ! L'autrice mélange plusieurs mythes en ajoutant sa patte à elle : est offert un riche ensemble qui capte l'attention et dont j'ai hâte d'en savoir plus ! Une entrée en matière qui, j'espère, sera approfondie avec force dans la suite.



L'intrigue mouvementée comporte pas mal d'actions qui rendent la lecture haletante et addictive ! Au début, il y a quelques lenteurs, mais ensuite, tout s'enchaîne. Puis survient une petite pause au palais (coucou le huis clos intense). D'ailleurs, j'ai eu du mal à accrocher avec l'écriture de Georgia Caldera durant les premières pages. Je pense que c'était le temps de m'acclimater, d'apprivoiser ses phrases un peu soutenues, lourdes d'adverbes... Ensuite, ça allait tout seul, l'addiction était devenue ma copine.




Pour conclure, une lecture avec un univers violent mais non moins saisissant... Les personnages ne vivent ni d'eau fraiche, ni de verdure. Ils n'ont pas de bisounours comme agréable compagnie, mais plutôt des Dieux autoritaires et sans pitiés. Les émotions sont transmises avec ardeur. Puis la FIN, ahhhhhhhh !!! Trop de suspense insoutenable jusqu'aux derniers mots, jusqu'au choix de Céphise... Impatiente de lire la suite sans-triangle-amoureux-ou-de-relations-fantasques-merci !





Une excellente lecture !



"Devais-je en déduire qu'il était prêt à exaucer tous mes voeux - dans la mesure toute relative de ma captivité, évidemment - afin qu'en échange je me montre plus accommodante ?
A ce compte-là, j'allais faire de sa vie un véritable enfer, c'est certain..."




dimanche 14 juin 2020

Chronique : Phobos, tome 3




Auteur : Victor Dixen

Editions : Robert Laffont, collection R

Nombre de pages : 620 pages

Date de sortie : novembre 2016

Prix : 18,90 euros

Résumé :


SPOILER des tomes précédents.


  "FIN DU PROGRAMME GENESIS DANS
1 MOIS...
1 JOUR...
1 HEURE...


ILS SONT PRÊTS A MENTIR POUR SAUVER LEUR PEAU.


Ils sont les douze naufragés de Mars.
Ils sont aussi les complices d'un effroyable mensonge.
Les spectateurs se passionnent pour leur plan de sauvetage, sans se douter du danger sans précédent qui menace la Terre.

ELLE EST PRÊTE A MOURIR POUR SAUVER LE MONDE.

Au risque de sa vie, Léonor est déterminée à faire éclater la vérité. Mais en est-il encore temps ?

MÊME SI LE COMPTE À REBOURS EXPIRE, IL EST TROP TARD POUR RENONCER."






CET AVIS CONTIENT DES SPOILERS et non des poiles SUR LES TOMES PRECEDENTS ET AUSSI SUR CE TOME 3 ! Alors, si vous N’avez PAS lu ce troisième tome, je vous DECONSEILLE de continuer à lire mon fabuleux article (c’est triste, je sais, mais c’est pour votre bien… Je ne veux point être tenue responsable de révélations comme LA MORT DE… ça va je rigole, pleurez pas, j'ai pas terminé ma phrase, j'vous laisse du suspense et vous mordre les doigts, iMaGiNeZ qUe... Roh d'accord, j'arrête).






Mon avis :


Fun-fact-ou-pas : j'avais commencé à écrire cette chronique en novembre dernier... et je la publie en juin, la moitié même plus, mais chut d'une année après, 7 mois bordel !, j'me trouve de plus en plus responsable face au temps qui passe, j'suis prête à rester une enfant à vie, voilààààà ce que m'a apporté cette expérience : mon moi du présent sera est mon moi du futur ! Et voici un bout de mon moi du passé (:


Lorsque j’ai vu que Mathilde du blog The Nose In Books allait lire le troisième tome de Phobos, j’me suis dit : allez, c’est l’occasion où jamais de continuer cette saga ; puis si ton coeur lâche, Mathilde sera là pour le massage cardiaque (si elle veut bien encore de moi, mais vraisemblablement (quel long mot, vous êtes encore en vie ? toujours sur Terre et non partis pour Mars ? Continuons alors si mon cerveau arrive à résister à la tentation des petits chemins broussailleux au lieu de la route banalisée (le code me poursuit jusqu'ici, adieu.)), relire tout Percy Jackson (Percy JE T'AIME (excusez cette fan bizarre), veux-tu m'épouser chéri ? (Vous connaissez un asile perdu dans la jungle ? Le plus loin d'ici quoi.)) en ma compagnie ne semble pas l'avoir anesthésiée, alors continuons avec d'autres sagas, romans, suites, tout peut y passer) !
Pour lire le chouette avis de Mathilde, c'est ici.



Je m’attendais à une lecture incroyable et effectivement, SPOILER ALERTEça été le cas : c’était aussi intense que l’envoi d’une fusée dans l’espace (avec le taux de pollution en moins (faune et flore, aimez-moi) (déjà à l'époque j'avais des idées de métaphore aussi dingues qu'intelligentes, WAHOU, mon moi du passé surprend mon moi du présent avec brio)) !




Faut savoir que même si ma lecture du deuxième tome remonte à plusieurs années (ouch ça fait mal (encore plus que la mise en ligne de tout ça NOW) (j'crois que j'suis arrivée à un stade, j'arrive même plus à m'auto désespérer, j'ai probablement touché le fond d'une crevasse)), j'ai eu globalement peu de mal à me souvenir d'évènements précédents (Mathilde le confirmera haut la main (je compte sur toi) !), le génie de Victor Dixen est difficilement oubliable...



Que dire de cette lecture qui remonte... ce troisième opus ?! Déjà, il est dingue en révélations ! C'est incroyable tout ce qu'il se passe durant ces 600 pages, tout ce qu'on apprend sur les personnages, leur passé, leurs projets (en particulier ceux de cette folle de Serena),... Il y a quelques petits moments plus calmes où les personnages peuvent savourer leur thé tranquille ou pas comme ceux qui précèdent les tempêtes, on sent l'orage ronronner dans l'air moite chargé de tensions, on retient notre souffle (pas trop longtemps, ce serait bête de rejoindre le ciel ou l'enfer (coucou Hadès) avant d'avoir le fin mot de l'histoire) et on s'emmitoufle dans sa doudoune, frisson précédent la chaleur, en savourant ce moment qu'on adore ! 



On reprend l'intrigue là où elle s'est arrêtée à la fin du tome précédent, 
pas besoin de se poser de question, on est de suite remis dans le bain ! Le suspense se déverse, fait déborder notre jauge de patience et on engloutit les pages sans craindre un quelconque craquement de ceinture (bidon, tiens-toi tranquille et fais travailler ces prétendus abdos, pardi)... On apprend un truc pas-ouf-pas-cool (bonjour Raoul (ok, je me chut moi-même, même Pierrot n'a pas besoin d'intervenir cette fois-ci)) sur Marcus qui donne un mélange d'envie de meurtre, de désespoir et de colère (ne vous inquiétez pas, le livre est toujours en parfait état). Coeur sur Léonor, j'étais dans le même état qu'elle. PUIS PUIS PUIS... Encore une envie de tout défoncer lorsqu'on apprend LA vérité avant la fin (j'parle toujours de Marcus). C'est pas possible de porter notre coeur aUtAnT à ébullition en UN TOME svp (100 degrés, refroidissement, 100 degrés, refroidissement, NON, non, non, je ne veux point de ce refrain en boucle, please, ayez pitié, comprenez ma souffrance Monsieur Dixen si jamais vous recevez cette bouteille ces mots jetés à la mer (l'espoir fait vivre, ne me laissez pas couler)), l'assurance maladie a intérêt à être comprise dans l'achat du bouquin car je souhaiterais encore être de ce monde pour lire la suite, merci, bisous

Bref, j'ai encore divagué, pas ma faute si les vagues sont devenues furies, vous avez sans doute compris que ce livre tient aussi bien en haleine qu'il révèle mille et une révélation jouxtée à émotion !



J'ai été époustouflée par la rhétorique des pionniers lors du procès ! J'avais envie de stabiloter tous leurs arguments (par respect au livre, j'ai juste corné les pages et mis des post-it). En donnant leur avis, ils se révèlent tous à tour de rôle, chacun semble s'illuminer, allumer sa lumière intérieure comme lorsque les étoiles apparaissent à leur zénith. Les masques tombent l'espace de quelques minutes ; les sentiments, leurs rêves, leurs peurs, leurs aspirations émergent à la surface, il reste encore des mystères, mais ce moment est particulièrement fort, je sentais presque le sang battre nerveusement à mes tempes... Samson, Tao et Safia m'ont particulièrement touchée, leur force et leur courage liés à leur être, à leurs actes, pfiouuuu... 



C'est impressionnant tous les thèmes abordés, j'étais époustouflée ! L'auteur a créé une histoire dense avec des personnages bien approfondis, qui évoluent et ne baissent jamais complètement les bras dans leurs combats, même si des p'tits coups de moins bien sont parfois présents (bah oui, le moral ne brille pas toujours aussi fort que le Soleil, les nuages ne se gênent pas pour apporter leur grisaille de tristesse). On sent à un moment donné le mauvais temps qui surplombe les pionniers, comme un certain abattement qui rend par exemple Léonor plus terne, comme effacée, sa flamme de vie qui tremblote... Puis Alexeï qui va vite dans le sens de Serena, c'était fort en chocolat ça ! Même si certains comportements pouvaient énerver, c'est décrit d'une si belle manière convaincante et intelligente ! L'écriture poétique distille plein de petits clins d'oeil offrant des fourmis de plaisir (pas anodin ça, d'habitude c'est plus agaçant qu'autre chose, Victor Dixen ce génie !!!), on observe, on apprend, on s'impatiente, on pleure, on rit,... Que du fabuleux quoi !
 


Ce qui rend cette saga d'autant plus palpitante et convaincante, dans laquelle on s'immerge sans plus avoir envie d'en ressortir, c'est la mise en scène ! En présentant cette télé réalité martienne sous forme de pièce de théâtre, toute une ambiance est construite, entraînant le lecteur dans un spectacle captivant : entre les champs, hors-champs, contrechamps et les publicités de la chaîne Genesis, le tout ponctué de chouettes dessins et de schémas, il est dur de ne pas succomber à cette poudre attractive...


L'auteur dresse donc un tableau bien vivant, en laissant la place à pas mal de personnages ! Mais impossible de s'y perdre, chacun possède un rôle spécifique, chacun entraîne le lecteur dans des réflexions et sentiments qui font kiffer autant qu'un saut en parachute, même adrénaline, c'est sûrrrrrr !




Que serait cette chronique sans Serena (déjà évoquée plus haut, mais c'était plus rapide que Bip Bip (pauvre coyote, tu devrais renoncer, quand on n'a aucune chance, la reconversion est parfois la meilleure des solutions... C'est fatigant de courir sans avoir de chance de gagner, nan ? Pose-toi devant Netflix, tranquillou bilou, avec un p'tit thé aux fruits rouges et de délicieux muffins coeur caramel beurre salé, ça ira miiieux) (avouez que vous l'attendiez, ce moment miam, j'espère ne pas vous avoir déçu aha grum grum)), cette méchante sorcière qui envoûte les foules de son hypocrite ton mielleux dégueu... Sa voix diffuse à coup sûr une substance magnétique cheloue, pas possible autrement... En tout cas, sa soif de pouvoir alliée à son intelligence la rend impitoyable ! Serena monte d'une de ces forces en puissance dans ce tome, wahou ! Pour le coup, les pionniers passent même parfois en deuxième position, son charisme les surplombe, et ça m'a moins plu... J'ai adoré toutes les réflexions que suscite l'ascension au pouvoir de cette impératrice de la manipulation et tout ce qu'elle cachait, mais c'était un brin rapide et j'étais triste que les pionniers restent dans l'ombre (petite chute de froid avant que la chaleur leur revienne)... 



Je tiens également à partager mon amour pour Harmony et Andrew (et leur équipe !!!), ils vivent de sacrés épreuves et se démêlent les pinceaux comme ils le peuvent pour garder espoir et courage ! Ce que j'aime avec les personnages de cette saga, c'est qu'ils ne sont pas tout noir ou tout blanc, ils sont nuancés, plein d'états d'âme différents : ils doutent, aiment, espèrent, essaient d'avancer avec leur passé qui leur colle à la peau et un incertain futur angoissant (on dit merci quiiiii ? Serena)... tout en luttant pour que ce brasier d'espoir, de rêves, d'amour et de vie continue de brûler en eux !




Pour conclure, je NE suis PAS déçue par ce troisième voyage à la hauteur des deux premiers ! J'ai été entrainée de surprises en surprises (je n'ai toujours pas compris pour Kenji, NaNNNNNNN (sentez tout mon désespoir dans ce mot) (puis dans ce prénom aussi : Marcus (snif snif snif)). Puis Alexeï......... c'est TROP), d'émotions en émotions, de pages en pages et j'ai passé un moment formidable au cas où vous ne l'auriez pas compris 
(Je m'arrête là, si vous avez tout lu, cookie paillettes sur vous, vous êtes des warriors ! (Et merci d'avoir supporté mes bla bla, bon repos maintenant ihi))




Un coup de cœur digne d'une géante rouge !




« Non, je ne peux pas changer la direction du vent. 

Non, je ne peux pas remonter le cours du temps. 

Mais je peux orienter mes voiles - et ça, c’est toute la différence, c’est toute ma liberté, que Serena ne pourra jamais m’enlever, car mon destin n’est pas écrit d’avance ! »





lundi 25 mai 2020

Chronique : Les larmes de Jundur, tome 2 : Duelle



Autrice : Noémie Delpra

Editions : AFNIL

Nombre de pages : 496 pages

Date de sortie : 29 juin 2019

Prix : 16,90 euros

Résumé :

A NE PAS LIRE SI VOUS N'AVEZ PAS LU LE TOME 1 !

  "Rentrée sur Terre à l’issue de la bataille des montagnes de Sangral, Lyvia fait tout pour oublier Héliosis et son destin d’Élue. Elle finit pourtant par revenir sur sa décision grâce au soutien de ses proches, et accepte de reprendre le combat contre les Traîtres. Mais les enjeux sont-ils aussi simples que ce que prétendent les Voyageurs ? Et si ses ennemis lui ressemblaient finalement plus qu’elle ne le pense ? Brisée par la disparition d’un être cher, Lyvia se lance dans une dangereuse quête depuis la forêt Originelle en Ombrume jusqu’aux confins d’un désert hostile, au risque d’y perdre son âme. Et de bataille en choix moral, elle trouvera, au bout du chemin, sa propre identité."




*Youhou, première chronique de 2020, tout le monde est invité pour fêter ce grandiose exploit, en espérant que la gueule de bois (au jus d'orange) du lendemain ne vienne pas troubler l'écriture des prochains avis (naaaaan, ceci n'est pas une future excuse pour... Rien du tout, c'est le début du renouveau, alors restons positifs !) (Et je ne me défile pas, non mais.)).*





Mon avis :

Après un premier tome captivant, révélateur de mondes étonnants au côté d'une héroïne courageuse et au parcours intéressant avec des sentiments et émotions fouillés avec soin, j'ai été ravie *vouiiii* que Noémie Delpra me propose encore une magnifique couverture de lire la suite des aventures de Lyvia grâce au site Simplement pro.
Un grand merci pour sa confiance, sa patience et sa gentillesse qui font chaud au coeur !



Dès les premières pages, j'ai été contente de retrouver Lyvia même si elle ne se trouve guère au plus haut level de sa forme, surtout après ce qu'il s'est passé à la fin du premier tome (suspense suspense, je vous laisse découvrir tout ça par vous-même ihi). J'ai été touchée par ses hésitations et son mal-être, je la comprenais parfaitement ! Elle se pose des questions, ne sait que faire avec son coeur brisé, d'un destin soi-disant déjà tracé ?... Mais heureusement, ses amis Voyageurs ne la laissent pas tomber et Lyvia va reprendre du poil de la bête ! C'est une héroïne courageuse, dévouée, parfois impulsive et qui n'en fait qu'à sa tête (l'union fait la force, pardi !). Elle m'a parfois un brin énervée à se lancer dans un plan en y ayant réfléchi deux secondes à peine ou le temps d'un dodo et seule, même si c'était pour tenir ses amis loin du danger, mais bon, ils sont dans le même bateau, alors confiance Lyvia ! Une tempête se surmonte mieux à plusieurs !



C'est agréable de suivre un protagoniste qui évolue, se questionne et réfléchit notamment aux valeurs qu'il souhaite défendre. Lyvia est encore jeune, mais ses pouvoirs lui donnent une sacré importance ! Suivant le camp qu'elle rejoint, elle peut clairement faire basculer la balance... Dans certaines de ses réflexions, son impulsivité, sa crédulité (encore qu'elle arrive assez bien à discerner ce qu'il lui semble juste ou non), elle peut paraitre énervante, mais si l'on met tout ça sur sa jeunesse, ça passeeeeee ! On la voit se construire, se découvrir, forger son identité ; elle réussit, elle se goure et apprend de ses erreurs (en espérant qu'elles restent à la taille de fourmi, surtout lorsqu'il est question de frôler la mort, j'pense pas que prendre chaque jour le goûté avec Madame la faucheuse fasse partie de son top 5 de sa bucket list), elle vit de tout son être ! D'ailleurs, j'espère aussi qu'elle va apprendre à gérer ses émotions car passer d'un extrême à un autre, et pas qu'une fois, c'est pas de tout repos (même un peu relou), même si cet aspect prend sens à la fin...



Par contre, je n'ai pas du tout accroché avec l'expression de ses sentiments lors de ses retrouvailles avec Evan (snif snif)... J'ai trouvé le tout niais et pompeux, avec de longues phrases plutôt grandiloquentes (voilà, ça c'est dit, autre chose à rajouter ?)... Après, Lyvia est butée et ne baisse pas les bras facilement, ce qui est chouette ! Elle regarde la difficulté dans les yeux et ne se laisse pas intimider, franchement ça fait plaisir d'être embarquée au côté d'un personnage aussi bien pensé !



S'il manquait à l'appel un p'tit dynamisme supplémentaire dans la première moitié du livre, la seconde m'a tenue en haleine tout le long ! On découvre Ombrume et c'était incroyable : entre les descriptions de la forêt, de la végétation et celles de la vie et de l'identité des habitants, l'autrice nous offre des mystères et une aventure passionnante ! Sinon, entre dans le game un nouveau personnage (drôle et agaçant) bien mis en avant avec une personnalité finement travaillée : Léna = heureuse.



Noémie Delpra approfondit encore l'intrigue ainsi que les thèmes de son histoire, comme les réflexions autour de l'Homme et de la nature soulevées par différents personnages ou qu'on retrouve dans des dialogues qui nous font aussi réfléchir ! 


"Je crois et je croirai toujours en une troisième voie, en une réconciliation possible entre l'homme et la nature."


On en apprend également davantage sur les Voyageurs, leurs origines, leurs missions,... L'amitié et l'amour ne sont jamais bien loin et j'ai hâte que la bande d'amis de Lyvia s'impose encore plus sur le devant de la scène ! 
Coeur sur Kalaan et ses paroles réconfortantes qui apaisent tel un doux thé fruité (le Summer in Lov de Lov Organic de chez Kusmi Tea est à tomber ! #instantrecommandation). 


"- (...) Parce que si je l'aime, c'est pour sa force, son courage, ses valeurs. Pour sa combativité, pour sa capacité à défendre coûte que coûte les gens qu'elle aime, pour son envie de lutter pour ce qui est juste. Si elle rejoignait les Traitres, elle remettrait tout cela en question, elle ne serait plus la femme que j'aime." (Belles paroles de Neil !!)


Je n'ai pas été étonnée par toutes les révélations, comme celle concernant l'identité du père de Lyvia (merci les petits indices parsemés, le Petit Poucet n'a plus qu'à se reconvertir), mais cela ne m'a pas empêchée de dévorer le bouquin en deux, trois mouvements (c'est ça la passion, que voulez-vous... Et nOn, je n'ai pas lu en diagonal, j'ai 0 indulgence envers de fausses accusations sans preuve, bande de pirates, mangez un kiwi (le beignet au chocolat est pour moi et toc (bon okeiiiii, on partage, trop de bonté ou de faiblesse en moi)), ça ira mieux (surtout avec le chocolat hum)) !




Pour conclure, même si j'ai été quelques fois agacée par des réactions de Lyvia et d'autres minus points, j'ai aimé cette suite offrant un sacré dépaysement (j'adore les descriptions des endroits visités, de la faune et de la flore) et de la matière à muscler ces rares neurones qui se croient permis de bronzer sur un transat, pépères sous le Soleil (entre le remue-ménage qui se passe dans la tête de l'héroïne, les combats et tout le bric-à-brac des ennemis ou du Conseil, c'est plus un repas qui est servi, mais un festin) (c'est midi, l'heure de grailler, c'est pour ça hein, pas parce que je suis un ventre sur pattes)), je demande le troisième tome pour bientôt (très vite quoi, pas dans 5 ans pleeeeease (regard-du-Chat-Potté)), pas de carabistouilles, pas d'entourloupes, je vous tiens à l'oeil !



PS : pour terminer sur une fun anecdote (c'est pas funny funny, mais chut), un animal apparait à la fin et c'était my favorite wild animal (j'sais pas pourquoi je parle en anglais, mais laissons bé-tom, la faim me tiraille, voilà tout) en primaire (avant que la panthère des neiges prenne d'assaut mon coeur). Vu que ce n'est pas l'animal le plus famous sur Terre, ça m'a fait sourire, voilàààà.




Une bonne lecture pour une suite prenante !



"- Mais qu'est-ce que tu crois Lyvia ? Que les gens autour de toi ont tous une confiance en eux, qu'ils sont sûrs de leur rôle et de leur place dans le monde ? Bien sûr que non, tout le monde fait semblant. La vie n'est qu'une vaste mascarade."



lundi 9 septembre 2019

Chronique : Désaccordée




Autrice : Joanne Richoux

Editions : Gulf Stream, collection Echos

Nombre de pages : 288 pages

Date de sortie : 5 septembre 2019

Prix : 16 euros

Résumé :

  "La nature était touffue dans les parages, luxuriantes. Les arbres arboraient un feuillage vert émeraude et ne ressemblaient en rien aux sapins du village. À ma gauche, une branche fleurie s’enroulait autour d’un tronc. L’écorce était lisse et satinée, de la couleur du caramel. Interloquée, je me suis approchée pour la caresser du bout de l’index. Plusieurs pétales se sont alors… tournés vers moi ? Non, j’avais dû frôler la branche ; les faire pivoter dans ma direction. Il était impossible que des plantes se tournent vers quelqu’un.


Violette, 17 ans, part en virée avec Maëva, Lucas et Alexis. Direction le château d'eau désaffecté de Saint-Crépin-l'Hermite, un endroit à la sinistre réputation. Quelques heures plus tard, elle ouvre les yeux. Elle est couchée face contre terre, au milieu d'une forêt sauvage. Ceux qu'elle rencontre portent des noms bizarres : Dièse, Trille, Sonate...

Telle Alice tombée de l'autre côté du miroir, la jeune fille aurait-elle atterri dans un univers à part ? 
Pourquoi tout le monde la confond avec une certaine Princesse Croche, disparue trois ans plus tôt ? Et qui est Arpège, ce garçon casse-coeur qui la dévisage ? Violette le sent, l'envers de ce décor féérique, c'est un danger de mort. 

Mais comment retrouver le chemin de la maison ?


UN ROMAN SENSUEL, MUSICAL ET EXUBÉRANT AUX PARFUMS ENVOÛTANTS."





Mon avis :

QUOI ?!!! Encore un roman signé Joanne Richoux ? (Tu n'as pas intérêt à me lancer un regard amorphe ou questionneur, toi-adoré-qui-lit-ces-mots-qui-font-BOUM, ou si c'est le cas, ouste petit zouzou, va découvrir la plume, les thèmes abordés, la beauté des phrases envoûtante de cette formidable autrice !) Mais non chez les éditions Sarbacane cette fois-ci, puisque Désaccordée a vu le jour chez Gulf Stream éditeur ! Accostage dans un nouveau genre, alors nouvelle maison d'édition ?! Si ce bijou ne m'a pas autant séduite (juste au niveau de quelques aspects, heiiiin, autrement, c'était effet rhum coco (un pur délice loin de donner le mal de mer, promis)) que les précédentes perles de Madame Richoux, j'ai tout de même partagé une incroyable épopée riche en sensation (ohhh ouiiii) aux côtés de Violette !
Un grand merci à Joanne Richoux et aux éditions Gulf Stream pour m'avoir transmis autant de frissons que d'étoiles, de merveilles dans les yeux !


J'ai partagé mes pensées en direct avec la chouette Eole !! Son avis est ici !


Dans un registre fantasy, Désaccordée nous emporte dans un nouveau monde onirique saisissant... mais pas dès les premières pages ! Avant que Violette rouvre les yeux dans un ailleurs fort étrange telle la fameuse et célèbre Alice, notre héroïne mène une vie d'adolescente peu exaltante (mis à part lorsqu'Alexis apparait dans les parages, chaleur, frissons, et rougeurs ne manquent pas de revêtir leurs plus beaux sabots ; qui harcèlera au mieux Violette ?... également assaillie par le tintamarre orchestré par son coeur au rythme de l'ébullition de ses chères hormones... Quel vacarme silencieux que suscite ce garçon). La tête dans les étoiles, le regard perdu au milieu des étoiles, Violette ne possède peut-être ni l'étoffe ni le courage d'une Katniss au premier coup d'oeil, mais l'aventure dans laquelle elle se retrouve propulser va lui donner les étincelles nécessaires pour s'embraser, se découvrir une volonté de fer pour faire face à des situations aussi fabuleuses qu'effroyables...



Le début admet quelques longueurs et laisse désirer l'instant T qui va bouleverser la vie de 
Violette, mais le cadre est ainsi posé sans chichi et permet de s'intégrer dans l'histoire sans difficulté. Entre irritation et ennui, j'ai moyennement accroché avec Violette que j'ai trouvé plutôt passive et peu dynamique... Sa force de volonté n'est pas flagrante, mais à partir du milieu de l'histoire, des découvertes et événements la rattrapent, elle s'enhardit et c'était un plaisir de la voir plonger dans la bataille, suivre ce qui lui paraissait juste en y mettant tout son coeur. Je comprenais ses réactions, mais au départ, son manque de pêche me navrait pour elle. Par contre, j'ai adoré son humour et ses réparties bien senties comportant parfois des références à la pop culture d'aujourd'hui au top !



Une boite à musique mise en marche, évanouissement et paf ! Violette atterrit dans un nouvel endroit fort mystérieux qui va autant lui faire tourner la tête que mettre ses sens sans dessus dessous. On découvre un lien étroit entre les êtres, la musique et la nature qu'offrent déjà en amont la magnifique couverture (quelle beauté !!!!!!) et le titre sur un plateau en argent (avec viennoiseries sortant du four, cookies moelleux, jus d'orange maison, bols de fruits et cappuccino onctueux (le rêveeeeee, pourquoi je me fais saliver moi-même ?!? Sorry guys, heureusement que je ne mets pas de photo en prime, sinon, je serais bonne pour recevoir des cailloux une souris d'ordi en pleine face...)) ! Un incroyable lyrisme s'échappe des pages pour s'entortiller autour de nous, pauvre (heureux !) lecteur emprisonné dans un filet de notes mots suaves...



Envoûtement. Je suis (encore !!!) tombée sous le charme de l'écriture de Joanne Richoux (fabuleuse magicienne, je lui décerne le premier prix haut la main !). Elle manie les mots, les assortis ensemble avec une dextérité renversante ! Les lieux, actions et émotions s'imposent dans notre esprit, dans notre corps et on goûte sans aucune retenue au pays des Muses... Euphorie exhibée, horreur dissimulée. Palpitations de vie qui donnent le vertige, on hallucine avec Violette devant ce décor de rêve où le cauchemar ne manque pas de soulever sa cape d'invisibilité lorsque les masques tombent... Un livre qui devient film...



L'autrice joue avec nos les cinq sens (une de ses marques de fabrique sans conteste !) en appliquant à l'histoire de multiples saveurs, senteurs, images, bruits et frémissements stimulants ! Le souffle coupé, l'esprit assommé par toutes ces perceptions ou bien parti à l'exploration de ces contrées lointaines, je me suis abandonnée à cette lecture avec une joie indissimulable... Puis remarquer des éléments chers à l'auteure (comme l'orage, la pluie, les souvenirs) durant des moments clés ; accompagnés de paroles de musique allant parfaitement avec le mouvement donné, en cours ; mis en scène avec fougue, passion et amour... Frissons garantis, battement de coeur envolé.



Vous avez compris : incontestable coup de coeur pour cette plume foisonnante qui ébranle, qui se délecte comme une glace (trois boules pour moi : cookie, framboise et noix de coco !) sous un Soleil de 40 degrés, qui déploie notre imaginaire d'une main de maître ! En lisant les métaphores, personnifications et comparaisons qui accompagnent notre avancée dans le monde des Muses, j'me suis souvent arrêtée pour penser : "ça, c'est du génie et parfaitement appréhendable !" 



Fragrance chèvrefeuille ou noisette, vieux livre ? Si j'ai craqué pour le mystérieux Dièse au passé poignant, un peu distant mais protecteur, et sa moto sauvage, j'ai moins accroché au premier coup d'oeil au charismatique Arpège aux yeux rieurs... Coup de foudre éclair, les étincelles s'embrasent trop vite entre lui et Violette (au traumatisme vite évincé). Une romance intense qui offre tout de même des frémissements... Joie de voir Violette aussi vivante, l'amour entoure l'être de crépitements, de douces lueurs flamboyantes... J'avoue qu'au fil des entrevues signées Arpège, mon coeur s'emballait, riait de ses gestes, regards et paroles espiègles !



Dommage que l'histoire ne compte pas un nombre de pages plus élevé ! Ainsi, les personnages auraient pu être davantage étoffés, la fin plus approfondie... J'aimais tellement que j'en voulais encore et encore !!! 


Petite pensée à l'adorable Sonate, papillonne papillonne...




Pour conclure, j'ai envie de relire ce roman en embaumant la pièce, mes vêtements de chèvrefeuille... Voilà, c'est dit, puis en mangeant de délicieuses crêpes car (j'suis gourmande) lire une histoire qui charme, ça creuse !



UN BONUS ?!!! Voici deux interviews révélatrices de sombres chouettes secrets, et de projets que j'ai hâteeeeee de voir éclore : ICI et ICI !





Une excellente lecture pour un monde, une nature et une plume fascinants !









- Et alors ? Ce n’est pas grave, embrasser. C’est comme courir, respirer ou chanter…
 - N’importe quoi. Moi, je refuse d’être pas grave. Je ne veux pas être l’un de tes caprices, OK ? 

- Ce n’est pas un caprice de respirer ou d’embrasser. Ça permet de rester en vie. 

- Tu peux avoir n’importe quelle fille. Pourquoi moi ? 

Il m’a simplement envoyé un sourire, si large que j’ai discerné un pétale entre ses molaires. Puis ses traits se sont faits solennels, durs. Il a haussé les épaules, et presque immédiatement après, un second sourire lui a réduit les yeux. Plus tendre, celui-là ; enfantin.

Tomber amoureuse, c’est aussi simple que ça : une succession de gestes et de mimiques qui s'empilent dans le cœur. "