mercredi 29 septembre 2021

Chronique : Amari et le Bureau des affaires surnaturelles, tome 1

  


Auteur : B.B. Alston

Editions : Bayard Jeunesse

Nombre de pages : 525 pages

Date de sortie : 22 septembre 2021

Prix : 15,90 euros

Résumé :


Amari Peters sait trois choses : 
1. Son frère Quinton a disparu. 
2. Personne ne semble s'en inquiéter. 
3. La disparition de Quinton est liée à son travail.  

Quand elle trouve dans le placard de son frère une invitation à se rendre au mystérieux Bureau des affaires surnaturelles, Amari n'hésite pas. Et voilà qu'elle est reçue par un ascenseur parlant et rencontre une dragon-garou qui devine ses émotions ! 

Dans l'espoir de retrouver Quinton, Amari accepte de travailler pour le Bureau, dont la mission est de réguler le monde surnaturel. Elle fait alors une découverte qui va bouleverser sa vie. Son frère était un célèbre agent chargé de traquer les magiciens, considérés comme les ennemis du Bureau. Désormais, c'est à la jeune fille de prendre la relève.





Mon avis :

J'ai plus d'yeux, voilà. La faute à cette couverture qui envoie de magnifiques fluides électriques dans la face... Pourquoi des lunettes de protection ne sont-elles pas fournies dans le lot ?!! Après, ce qui est chouette, c'est que l'intérieur promet la même chose : et biiim, explosion d'étincelles malicieuses dans le cerveau (et on en redemande, mais chut, ne le disons pas trop fort) !
Merci à Babelio et aux éditions Bayard pour m'avoir permis de découvrir ce premier tome captivant !



Amari est à la recherche de son grand frère qui n'a pas donné de nouvelles depuis un bon moment maintenant. C'est alors qu'elle reçoit un étrange colis de la part de ce cher disparu lui proposant de se rendre au Bureau des affaires surnaturelles. Amari ne sait pas dans quoi elle s'embarque, mais elle fonce car elle ferait tout pour retrouver son frère !


Rien de plus plaisant que de suivre une héroïne telle qu'Amari : courageuse, perspicace, déterminée,... Cela ne l'empêche pas d'accueillir la visite de quelques doutes et d'avoir des coups de moins bien, mais rassurez-vous, elle peut compter sur le soutien infaillible de sa nouvelle amie Elsie, un joyeux dragon-garou passionné d'inventions, d'objets à créer ou à améliorer ! Un autre ami s'ajoute à la compagnie, je n'en dirai guère plus à son propos si ce n'est qu'il réserve de sacrées surprises ! Pour revenir à Amari, j'ai adoré sa personnalité tout comme le fait qu'elle garde son objectif principal en ligne de mire ! Retrouver son frère est tout ce qui lui importe (en plus de comprendre sa nouvelle "faculté" acquise ou son "don amplifié" ?, ce qui est logique) et malgré tous les jugements et les moqueries encaissés, elle ne se laissera pas emporter par un quelconque désir de revanche (ou de grandeur concernant son "aptitude dévoilée par la boule de madame Irma"). Elle reste humble, fidèle à elle-même, ce qui la rend d'autant plus attachante avec une classe attitude incontestable !

 

D'importants thèmes sont abordés comme le harcèlement, les préjugés par rapport à la couleur de peau (Amari est noire) et au lieu d'habitation (Amari dodo dans un appartement se trouvant dans un quartier populaire et de nombreux personnages gravitant autour de notre héroïne critiquent et / ou méprisent les gens demeurant dans ce quartier en mode ce sont des voyous pas fréquentables, la zone n'est pas safe, etc. (vive les généralités) alors que tout le monde n'est pas ainsi comme le prouvent Amari et sa maman qui travaille comme une dingue en faisant de son mieux pour élever ses enfants toute seule). Je ne suis pas directement concernée par tous ces sujets, mais j'ai trouvé qu'ils étaient traités avec beaucoup d'émotions ! J'étais révoltée par toutes les injustices et l'affreux comportement de certain(e)s envers Amari qui subit un nombre incalculable de méchancetés et de propos calomnieux ! Je n'avais qu'une envie (après avoir envoyé tous les horribles personnages prendre le thé chez Lucifer) : partager un immense câlin saveur soutien admiration avec elle !


Un autre point fort de cette histoire est son univers : l'auteur a créé un monde magique caché aux yeux de la majorité des humains juste incroyable à découvrir ! L'ambiance nous enveloppe comme un plaid tout doux dans lequel on s'emmitoufle, effet Poudlard 100% garanti ! L'hôtel Vanderbilt qui accueille le Bureau des affaires surnaturelles ressemble à un kinder surpris géant : on ne sait jamais quelle surprise nous attend ! Entre les ascenseurs IA au caractère bien trempé (n'essayez pas de camoufler votre rire, c'est peine perdue !) et les secrets que recèle chaque département, la magie ne papillonne pas seulement dans l'air, mais fait aussi vibrer notre être... Ajoutons à tout ceci une intrigue prenante peuplée de péripéties, d'aventures et d'amitiés (à mort les mesquineries !), tous les ingrédients sont réunis pour passer un moment exquis 


Le coup de coeur n'est pas passé loin : même avec la p'tite difficulté à visualiser l'endroit où se trouvaient les personnages à certains moments (vui, ce n'était pas tout le temps nan plus) (il manquait quelques phrases de transition oupsi selon mon très humble avis n'est-ce pas), j'ai hâte (hâte hâte !!!!) de lire la suite car ce premier tome ensorcelant est une réussite !



Une merveilleuse lecture pour une nouvelle série plus que promettante !




"J'ai vaincu leurs préjugés en refusant de me taire. J'ai continué à faire des efforts, malgré mes échecs."



dimanche 19 septembre 2021

Chronique : La Ville sans Vent, tome 1 #PLIB2021

 


Autrice : Eleonore Devillepoix

Editions : Hachette

Nombre de pages : 448 pages

Date de sortie : juin 2020

Prix : 18 euros

Résumé :


A dix-neuf ans, Lastyanax termine sa formation de mage et s’attend à devoir gravir un à un les échelons du pouvoir, quand le mystérieux meurtre de son mentor le propulse au plus haut niveau d’Hyperborée.  
Son chemin, semé d’embûches politiques, va croiser celui d'Arka, une jeune guerrière à peine arrivée en ville et dotée d’un certain talent pour se sortir de situations périlleuses. Ça tombe bien, elle a tendance à les déclencher…  
Lui recherche l’assassin de son maître, elle le père qu’elle n’a jamais connu. Lui a un avenir. Elle un passé.  
Pour déjouer les complots qui menacent la ville sans vent, ils vont devoir s’apprivoiser.

#ISBN9782017108443




Mon avis :

Voici ma dernière lecture faisant partie des cinq finalistes du #PLIB2021 ! Pas d'énorme coup de coeur à déclencher des toupies en délire pour cette année, mais contente d'avoir découvert cette sélection d'histoires différentes. 
N'hésitez pas à vous renseigner pour intégrer le jury de ce prix littéraire si vous aimez l'imaginaire et lire of course, l'ambiance est super chouette : des challenges et des évènements sont mis en place, votre wish list connait une p'tite ascension considérable, mais rien ne vaut ce plaisir que d'avoir envie de s'immiscer dans tous beaucoup de récits proposés en plus de découvrir de belles écritures ! 
Le lien du site du PLIB est ici !


Deux personnages n'ayant à priori rien en commun vont voir leur chemin se croiser pour mieux s'entremêler : Lastyanax, plus jeune mage à faire partie du conseil des mages gouvernant la cité, va avoir pour apprentie Arka, jeune fille tempétueuse au passé peu ordinaire... Le premier recherche le meurtrier de son mentor, tandis que la seconde enquête sur l'identité de son père. Arriveront-ils à aller au bout de leur mission ? N'y-a-t-il pas quelque chose de plus grand qui œuvre dans l'ombre ? En lien avec eux ?


Leur relation est pépite, c'est sans conteste un des aspects que j'ai préférés du livre ! Difficile de ne pas être attendri devant leur attachement se profilant au fil des pages avec leurs chamailleries qui papillonnent le récit de chauds sourires ! Ils apprennent beaucoup l'un de l'autre, ce qui permet une jolie évolution même si Lastyanax méritaient bien quelques baffes ! Plusieurs de ses réflexions ou de ses propos irrespectueux envers Pyrrha (j'en reparlerai après car elle est géniale !) m’ont donné des envies de meurtre, nan on va y aller doucement envie de le secouer comme un prunier (c'est mieux ?) ! C'est d'autant plus frustrant que derrière ce comportement de nulos, Lastyanax renferme de nobles intentions. En se repliant sur lui-même, en occultant parfois ses amis, il semble froid et hautain au premier abord, puis il se rend compte que ses anciens camarades de classe lui manquent… Peut-être leur accordera-t-il à nouveau l’attention qu’ils méritent (hâte de voir si ce sera le cas dans le second tome, je serai au rendez-vous pour en avoir le cœur net ihi) ?


Pour revenir à Pyrrha, il s’agit de la première femme à être devenue mage dans la cité ! Elle est super badass, persévérante et intelligente, en plus d’essayer de trouver sa place dans cette société machiste et de mener une fervente lutte pour le droit des femmes puisque ces dernières sont considérées comme au temps de Napoléon comme « trop sensibles et de nature trop faible » (AHHHHH QUELLE HORREUR) pour faire de la politique, voire de la magie il n’y a pas longtemps encore. Dommage qu’elle ne soit pas davantage mise en avant, comme Pétrocle, le meilleur ami de Lastyanax, car ce sont des personnages intéressants !


Concernant la fougueuse Arka, qui ne paie pas de mine du haut de ses 13 ans par sa détermination, son courage et son admirable capacité d’adaptation, j’ai adoré la suivre dans ses virevoltantes aventures ! Elle n’y va pas de main forte pour se fourrer dans le pétrin ! Un autre point passionnant : lorsque le voile se levait sur son passé et qu’on en apprenait plus sur ses origines, d’où elle vient… Je tairais le nom du peuple mentionné au cours du récit, mais il me tarde d’en savoir davantage !


Pour rester sur les personnages (préparez-vous aux clashs de la reloue ouspi), j’ai réfléchi (oui, il m’arrive que des neurones puissent se connecter entre eux, on devrait fêter ceci autour d’une délicieuse crêpe youpi miam !) sur le comportement de Lastyanax envers Pyrrha et de celui d’un camarade de classe d’Arka envers cette dernière. Lastyanax est loin de harceler Pyrrha par rapport au camarade d’Arka, mais il en ressort des relations peu saines, toxiques j’ose dire… J’ai l’impression que Lastyanax demandait des choses à Pyrrha (elle est soûlée, mais accepte par amitié ?) et en contrepartie il lui fait des promesses, mais qu’il ne tient pas ! Ça suffit la charité, nom d’un calamar (je reste polie, notez-le) ! Faut pas s’étonner si la température entre eux concurrence celle de l’Alaska… Il la prend pour la bonne poire de service qu’il respecte une fois sur cinq, ça suffit au bout d’un moment ! A la fin, il se reprend tout de même ! sur quelques-unes de ses pensées ou de ses paroles, même si trois lignes doublées d’une intervention de son ami Pétrocle restent mouais de convaincants, puis le temps qu’il percute, les requins mangeront des asperges.


Pour passer à Arka et son harceleur, vous pouvez souligner le paragraphe suivant pour éviter un quelconque spoiler : le garçon est super méchant avec Arka qui développe des sentiments pour lui, alors que… NON ! STOP aux semblants de romances malsaines, par pitié ! Toutefois, on peut admettre qu'ici, c’est plutôt light, il n'en reste pas moins que d’en avoir une esquisse furtive me chagrine. Arka subit des moqueries, mais elle rougit lorsqu’elle croise son regard… La honte pourrait s’en mêler, pourtant je n’ai pas ou peu ? lu de colère par exemple. Au lieu que naissent de pseudo-sentiments, je m’attendais à une critique, à une dénonce du harcèlement ! Comme entre Lastyanax et Pyrrha, une relation ambiguë est créée, la fille morfle, 0 respect, mais aucune remise en question n’est amenée ! Actuellement, je ne tolère plus. Puis j’imagine des ados lire tout ça alors qu’ils sont en pleine construction d’eux-mêmes tout en tentant de capter ce monde étrange dans lequel on baigne… Ne pas apporter de critique(s) plus poussée(s) sur des thèmes et des enjeux aussi importants qui nous amènent à réfléchir sur nos propres relations, comment on traite les autres, etc. = bouuuuh !


Sorry-not-sorry pour ce p'tit coup de gueule, mais c'est essentiel (ce devrait déjà être "normal", la base !) pour nous, les femmes, que nous soyons respectées et reconnues ! On ne s'arrête jamais de lutter pour nos droits, pour que nos voix soient écoutées, pour qu'on arrête de nous piétiner... Ainsi, autant s'engager jusqu'au bout et envoyer la pâtée lorsque de telles thématiques sont mises sur le devant de la scène, même si ok, il y a le monde, les personnages, les péripéties à dérouler...


Sinon, difficile de tomber dans le dodo lorsqu’on s’installe dans la ville sans vent, surtout aux côtés des personnages qu’on suit ! Le début comporte quelques lenteurs qui ne causent pas de soucis en particulier car elles permettent d’être doucement immerger dans ce riche univers, puis de savourer les multiples rebondissements se déchainant par la suite ! Actions et révélations ne font guère l’autruche et surprennent avec goût. L’histoire se montre également dynamique par l’alternance de points de vue et la présence d’un certain humour, non chevauché par quelques piques sarcastiques lancées par certain(e)s pour notre plus grand plaisir !


Entre des intrigues politiques et des meurtres à résoudre (qui est ou sont le(s) assassin(s) ?), on s'amuse à faire des hypothèses qui se concrétisent ou non... La magie est un autre chouette élément alimentant cette cité bouillonnante de vie. Cette dernière est bâtie sur plusieurs niveaux : plus on s'élève dans les étages, plus les personnes sont de haut-rang. On perçoit avec netteté les inégalités sociales, le fossé qui sépare les habitants du premier étage par rapport à ceux du septième étage... Un autre point fort du récit qui offre de quoi réfléchir ! La ville comporte aussi de nombreux détails atypiques (dédicace au déplacement sur tortue) : le tout prend vie devant nos yeux captivés par ces idées originales !



Pour terminer, j'ai passé un bon moment à découvrir cet univers en embarquant avec joie dans les aventures des personnages ! J'ai émis quelques réserves sur certains aspects, mais cela ne m'empêchera de lire la suite ! Impatiente d'en savoir plus sur les autres communautés évoquées, les choix qui vont se faire, le devenir de la ville sans vent... 

Puis vive Nabot !!!



Une excellente lecture pour un duo du tonnerre !




"Ensemble, rien ne pouvait les arrêter. Ils formaient l'équipe ultime."




mercredi 15 septembre 2021

Chronique : Steam Sailors, tome 1 : L'Héliotrope #PLIB2021


  

Autrice : Ellie S. Green

Editions : Gulf Stream

Nombre de pages : 384 pages

Date de sortie : juin 2020

Prix : 17 euros

Résumé :

Il fut un temps où les Alchimistes nourrissaient le Haut et Bas-Monde de leurs inventions merveilleuses, produits de magie et de science. Un temps de machines extraordinaires, de prodiges électriques et d'individus aux pouvoirs fantastiques. Une époque révolue depuis que les Industriels ont éradiqué les Alchimistes et leur formidable savoir. Pourtant, on raconte qu'à l'aube de leur disparition, ils auraient caché leur fabuleux trésor dans une cité secrète...

Quatre siècles après la Grande-Fracture, les habitants du Bas-Monde traversent une ère obscure et rétrograde, tandis que le Haut-Monde, figé depuis l’extinction des Alchimistes, demeure inaccessible et fait l’objet de tous les fantasmes. Originaire du Bas-Monde, Prudence vit en paria car elle voit l’avenir en rêves. Une nuit, son village est attaqué par des pirates du ciel. Enlevée et enrôlée de force à bord de L’Héliotrope, un navire volant à la sinistre réputation, la jeune orpheline découvre un nouvel univers, celui du ciel et de ses pirates. Prudence fait la connaissance des membres de l’équipage, qui ne tardent pas à lui révéler leur secret : ils détiennent un indice, menant à une série de « clefs » disséminées dans le monde, qui permettrait de retrouver la cité des Alchimistes…

#ISBN9782354887759





Mon avis :

Steam Sailors est un des finalistes du #PLIB2021 qui m'intriguait le plus ! Il a fait un tel tabac sur la blogosphère et les réseaux, que j'étais curieuse comme une puce de découvrir à mon tour cette histoire mélangeant que de chouettes ingrédients : pirates, steampunk, magie, trésor et aventure ! 


Depuis la disparition des Alchimistes, le monde est divisé entre le Bas-Monde (les gens vivent sur le sol), qui connaît une période peu glorieuse, et le Haut-Monde (les gens vivent dans le ciel sur des bateaux ou sur des îles), lieu inaccessible et source d'envie, de toutes les rêveries pour les habitants du Bas. Prudence vit dans le Bas-Monde. Après une enfance passée à l'orphelinat, elle est amenée chez un médecin qui va la prendre sous son aile et lui transmettre son savoir : les propriétés des plantes, la préparations de potions et de remèdes pour soigner, etc. A la mort de son mentor, elle est virée de la maison (pas merci aux relous de service) et trouve refuge dans une cabane non loin du village. Elle devient la guérisseuse non officielle d'un bon nombre de villageois jusqu'à ce qu'une nuit de fête, des pirates du ciel s'emparent de la relique sacrée du village. Ils embarquent en même temps Prudence qui a suscité la curiosité d'un des pirates, mais pas seulement à cause de ses connaissances médicinales... car il semblerait que des rêves prémonitoires lui rendent visite en plus d'avoir un instinct dopé au red bull plutôt intéressant à écouter lorsqu'on souhaite rester en vie...


Une nouvelle vie dans les airs s'annonce pour Prudence que l'on voit parvenir petit à petit à s'adapter à son environnement tout comme à s'attacher aux pirates ! Vous ne serez pas déçu(e)s par l'ambiance car si les combats aux descriptions sanglantes sont aux abonnés absents (mes entrailles remercient l’autrice pour cette défection), certains éléments typiques de la piraterie lèvent bel et bien la main : manières de brutes, langages parfois grossiers, batailles, pas de quartier pour les ennemis,... Le sang, les blessures et les morts sont évoqués, mais pas dans les moindres détails (on laisse les recoins poussiéreux à l'ami Zola (bouhhh coupons cette langue de vipère ou plutôt ces doigts de chaton bagarreur)). Comptez aussi la camaraderie et les vacheries car les canailles du bateau de l'Héliotrope forment sans conteste une famille dans laquelle les membres peuvent compter les uns sur les autres ! Une véritable communauté prend vie devant nos yeux, ce qui était intéressant à découvrir. Toutefois, on s'attarde seulement sur les pirates principaux (coucou les officiers), les autres s'amusant aux oubliettes, mais je n'ai pas trouvé cela choquant car ce n'est pas possible de donner la parole à tout le monde sans s'y perdre je pense ou alors le livre s'étendrait jusqu'à dix mille pages (je ne dirais pas non pour ce point ihi) !



"C'était la ligne de conduite propre aux pirates : une maîtrise de soi remarquable dans les situations ardues, proportionnelle à une totale absence de retenue le reste du temps."



C'était fort mignon touchant de voir Prudence s’attacher aux pirates et vice-versa, ces derniers à elle ! Coeur sur le clan des officiers : l'accueillant cuistot Sergeï, l'astronome Gareth, le machiniste ours mal luné Petrus (il m'a parfois fait penser à Thorn dans La Passe-miroir au niveau du caractère), Ezekiel le boute-en-train et enfin le capitaine à l'aura bien mystérieuse ! Ce sont les meilleurs ! Au début, ma préférence s'est installée au niveau d'Ezekiel et de Sergeï, mais elle s'est ensuite déplacée vers Petrus (son air ronchon me faisait rire) et Gareth avec sa gentillesse (le grand frère que je n'aurai jamais snif), même si Sergeï était toujours dans la course ; que de pépites ! Prudence est également une chouette héroïne : persévérante, courageuse, curieuse et maligne. Le coup de coeur pour tout ce beau monde aux personnalités et centres d’intérêts distincts n'était pas loin, mais il m'a manqué du développement. On a des premiers traits de caractère plaisants avec certains passés doucement dévoilés, pourtant je n'aurais pas dit non à des psychologies plus poussées ! On garde la même recette, mais l'on rajoute du temps passé avec les personnages : on s'attarde plus longuement sur certains dialogues ou alors ces derniers se font plus nombreux car c'est ça qui est kiffant : les interactions entre les gens-gens ! Prout du roquefort aux passages de 2 lignes ou aux ellipses qui font un vague salut de la main en lançant un tchao les cocos... 


L'univers est super cool et bien palpable à appréhender grâce aux descriptions (des lieux, des actions,...) poudrées d'une zolie plume fluide ! Néanmoins, le récit aurait gagné en dynamisme avec davantage d'émotions, de sentiments et de pensées provenant des personnages. On dit vuiii aux sensations fortes, c'est parti pour un saut en parachute élastique (en ne se scratchant pas au sol, face écrabouillée contre terre, merci, bisous) ! 



"Les réponses viendront d'elles-mêmes, en temps voulu. Ne perds pas ton temps à te demander quelle est la signification de tout ça, parfois il faut accepter de fermer les yeux pour y voir plus clair."



L'intrigue capte sans aucun mal l’attention en parsemant toutes sortes de péripéties ! L'histoire est cohérente et peut sembler au premier abord peu innovante : un monde a subi des saccages et a été séparé en deux, une caste importante a disparu (son savoir et ses inventions compris dans le lot), une jeune élue aux aptitudes particulières se retrouve mêler au centre d'une quête qui pourrait tout changer (ici, sous forme de chasse au trésor, avouons que c'est stylé !). Pourtant, l'autrice propose un univers intéressant, intelligent et dans lequel on prend plaisir à poser nos patoches à évoluer, à découvrir le passé "général" ainsi que celui des personnages. On rencontre différentes cultures, sociétés et personnes, c'est chouette ! Le récit tient la route (ou son vole) ; si vous aimez le steampunk mélangeant machines, astronomie, un brin de magie (spirituelle ?) au milieu d'une ambiance de piraterie navigant entre ciel, terre et mer, vous vous régalerez !


On termine sur un bonus de taille : l'objet livre = une bombe de paillettes qui se collent dans les yeux ! La carte des lieux est aussi magnifique que celle du bateau, puis la couverture ne cache pas de mauvaises surprises, elle rend honneur à son intérieur pas dégueu magnifique !




Une excellente lecture pour une odyssée piratesque de folie !




" - Tu penses sûrement que la confiance est un mot curieux pour parler d'une bande de criminels, mais un serment de pirate est ce qu'il existe de plus sacré et respectable pour ceux qui s'y soumettent, dit Gareth."




jeudi 9 septembre 2021

Chronique : Rocaille #PLIB2021

  


Autrice : Pauline Sidre

Editions : Sillex

Nombre de pages : 480 pages

Date de sortie : février 2020

Prix : 25 euros

Résumé :


Gésill ne dort plus depuis qu'il est mort.

Assassiné puis ramené à la vie par les Funestrelles, des brigands sans scrupules qui voudraient le voir reprendre son trône, l'ancien roi Gésill n'a plus goût à rien.

Son sang vert, autrefois seule source de végétation de la Rocaille, s'est tari. Il pourrit. Seul un représentant des Magistres, ces êtres mythiques exterminés par les ancêtres de Gésill, pourrait y remédier.

Aussi, lorsque les Funestrelles, accompagnés du défunt, se mettent en quête de trouver un jeune homme qu'on dit leur dernier descendant, ils sont loin d'imaginer que leur découverte ébranlera toutes leurs certitudes. Sur la Rocaille comme sur eux-mêmes.

#ISBN9782490700035




Mon avis :

Vous avez vu cette couverture de la mort qui tue (on commence fort en chocolat ! par ici, j'aime instaurer direct une ambiance qui sent bon le camembert (oupsi ça pue un peu ça, nan ?)) ?!! (En vrai, elle me faisait peur au début #hellobabygirl) 
On peut remercier les éditions Sillex pour ce magnifique ouvrage (qui ne joue absolument pas au playboy dans la bibliothèque) ! Pour dire deux mots (ou phrases (si vous prenez tout au premier degré aussi roh) ça permettra de développer un mInImUm) sur cette maison d'édition, sachez qu'elle fonctionne à la manière d'un projet lancé sur Ulule, c'est-à-dire grâce à un financement participatif. Pourquoi, me demanderiez-vous ? Une de leur volonté phare est de mieux rémunérer les auteur(e)s qu'ils publient, ils ont donc choisi cette méthode en plus de ne pas passer par d'autres acteurs du monde du livre (diffuseur, libraire, etc.). Si vous voulez en savoir plus, n'hésitez pas à aller faire un tour sur leur site ici !


Rocaille... Vous voyez les îles paradisiaques avec de l'eau turquoise transparente, des p'tits animaux choupis de toutes les couleurs, la végétation qui se croit dans un défilé de mode signé Louis Vuitton, des fruits qui dansent à gogo, le Soleil qui fait délicieusement crépiter la peau en lui offrant un bronzage couleur miel sapin ? Sortez-vous tout ça de la tête car Rocaille, c'est tout l'inverse : une terre aussi aride qu'un saucisson datant de l'époque de César, une végétation aussi sèche que ma peau ne recevant pas sa crème du jour (odeur fleur de coton, et vui les ami(e)s, rien que cela), un temps qui alterne entre une grêle qui vous envoie prendre le thé chez la faucheuse, un vent qui s'imagine dans une course de rallye à frôler les 300 km/h, une pluie qui vous fait économiser une douche (un semblant de positif qui se fane plus vite qu'un éclair (dans le ciel, pas au café pardi ! Bande de gourmands, va) lorsque vous tombez malade juste après) ou une brume qui s'amuse à rivaliser avec la nuit ou à déprimer le plus de monde possible... Il doit juste y avoir les moustiques qui vivent leur meilleure vie dans ces lieux sérieux...

Alors, partant pour terminer vos vacances dans cet univers admirablement accueillant ? En vrai, si vous avez une invitation au palais royal, ce sera option île de rêve comme décrite au début, sinon... ce sera la seconde description qui entrera en vigueur...

 

Dans ce monde où l'on préfère s'exiler en Antarctique que d'y séjourner, que se passe-t-il alors ? Grésil, roi descendant de la lignée du sang vert (un sang magique qui permet de produire des fruits, des légumes, toutes sortes de végétations afin de remplir les bidons des gens de la cour et de la population), a été assassiné (par qui ? Mystère...), puis ramené à la vie par les Funestrelles (médaille d’or des bandits du royaume) mandatés (par qui ? Mystère...) pour accomplir cette résurrection et l’aider à reposer ses miches sur le trône. Pour réaliser cette deuxième mission, le roi va avoir besoin d’un magistre (un clone de Merlin si l'on fait simple), mais c’est ballot car les magistres ont tous été massacrés il y a quelques siècles par un des ancêtres (fou et avide de pouvoir, de contrôle et d’un royaume plus luxuriant (ce qui n’a pas eu l’air de bien fonctionner entre nous)) de Grésil. Notre roi mort revenu à la vie semble avoir de la chance car sa route va décidément croiser celle d’un magistre (askip le dernier vivant), et boum bada boum, l’aventure a allumé les gaz !

 

On rencontre de nombreux personnages différents, mais ils révèlent presque tous un aspect peu avenant (comme en miroir de leur rude univers qu'est la Rocaille). Chez les Funestrelles, hargne, violence et langage grossier s'entremêlent comme les légumes s'embrassent avec bonheur dans une ratatouille ; tandis qu'à la cour, hypocrisie, complots et manipulations se font de courtoises (LOL) révérences. 


En même temps que les premières pages défilaient, je n'ai guère trouvé de difficulté à m'attacher aux personnages (sauf les pas gentils qui sont donnés à manger à Calcifer (vive les Ghibli <3)) dont j'étais curieuse de connaître leur passé ou leur personnalité ! Mais au fil de l'histoire, s'est progressivement installée une distance picorée d'une légère irritation... L'attitude de certains m'a énervée, voire même déçue (coucou monseigneur le roi et dame Iliane) : des défauts se sont creusés, des traits de caractère ont manqué d'être sondés... Cependant, même si des adultes se sont pris pour des enfants capricieux et que l'affection portée (par moi pour les personnages ; je m'assure de ne pas vous perdre en route aha) barbotait un seul pied dans l'eau, les personnages sont restés intéressants : de belles ébauches sont exposées, qui se révèlent originales à l'image de la Rocaille !


Pour rentrer dans le concret, j'ai éprouvé une grande tendresse pour Fauchon (même si le coeur était souvent serré au vu de la manière dont la plupart (pas tous heureusement, mais tout de même...) des autres personnages le traitaient). Le frère et la soeur du roi étaient prometteurs, dommage de ne pas les avoir vu plus souvent (même si la situation du frère est peu reluisante durant les 3/4 du livre hum). Après, c'est normal d'avoir des personnages secondaires (lot de consolation bonsoir)... En revanche, Ardan a été le dindon de la farce : on l'attend, on l'attend, on l'attend... lui et sa férocité légendaire... puis... voilà... il se montre impitoyable et méchant cinq secondes, puis tchao. En vrai, je m'attendais à ce qu'il soit davantage développé avec une présence plus accrue, même si l'on sent bien sa domination (psychologique et ensuite physique !) sur sa bande de malfrats !


Allez, on passe aux protagonistes, ça vous dit ? Pour une fois qu'ils apparaissent en seconde position et biiim (personne ne s'en bat les abricots, on aime cette prise de décision audacieuse, vui vui (elle se prend pour wonder woman ou quoi ? Quand on sait pas voler et qu'on dit n'importe nawash, on laisse sa tête (ceci n'est pas une montgolfière merci) amarrée à son corps et je elle on reste sur terre) (sinon, je vais bien, tout est sous contrôle, c'est gentil de demander ihi)) ! Bref, restons concentrés cinq secondes et stop le tergiversas (où en étais-je ?) ! Si l'on part sur Iliane, lieutenante cheffe des Funestrelles quand Ardan s'évanouit dans la nature, elle apparait comme super badass, déterminée, charismatique et féroce, en soi une leadeuse du tonnerre. Mais à la fin, elle devient aussi vibrante et consistante qu'un fantôme ! Dommage que sa volonté et sa force se fassent la malle... Par contre, 20/20 pour son ton sarcastique ! Mon avis est aussi mitigé pour Grésil et Luèlde qu'on peut considérer comme des anti-héros. Du coup, même si leurs actions (ou parfois absence d'action pour Grésil) et leurs comportements (jalousie toxique pas du tout excessive concernant... notre roi mort-vivant préféré !) laissent à désirer, tout ceci sort du lot ! On peut être déçu par la finalité, mais sur le coup, c'est surprenant car on ne s'y attend pas. 


Je vous recommande d'aller lire l'avis de Saiwhisper, en particulier sa partie sur les personnages qu'elle analyse super bien (quand je lis d'aussi belles chroniques, j'me demande pourquoi j'écris, tout est déjà dit avec merveillosité sérieux) ! C'est ici !


Oh lala, quand je pense que j'avais peur de ne pas avoir grand-chose à dire... Remercions avec solennité les blabla pertinents.


Pour revenir à la Rocaille, l'autrice a inventé un monde avec des paysages qui se dessinent sans aucun souci devant nos yeux. Les descriptions sont très visuelles et c'était fort sympa (de loin, car vivre là-dedans, nan merci, je passe mon tour) ! Une sacrée ambiance est créée et on découvre tout ça en même temps que le roi Grésil pénétrant pour la première fois dans les terres de son royaume, voire au-delà notamment grâce au passé de Luèlde (un point captivant car il a clairement vécu plusieurs vies en une, mais je n'en dirai plus)... L'agréable écriture n'y est sans doute pas pour rien surtout avec un riche vocabulaire comme accompagnement, si vous aimez apprendre de nouveaux mots vieillots ? rigolos ?, vous serez comblés ! 


Je vais de nouveau rouspéter, mais j'ai noté quelques longueurs qui m'ont fait relâcher mon attention... (Exemple en blanc pour pas spoiler : Notamment durant leur longueeee randonnée direction le manoir perdu des magistres...) Ce qui n'a pas été aidé par un manque d'actions (je chipote, c'était plus rare, ok j'avoue, prenez pas la mouche roh), toutefois, des moments importants ont vite été résolus et j'ai trouvé cela dommage ; la fin l'atteste où tout s'enchaine : pas le temps de dire ouf que les colombes roucoulent déjà... 


Pour terminer, je garde un souvenir globalement positif de ma lecture, même avec les p'tits couacs relevés. L'intrigue est prenante, un rythme est mis en place entre différents points de vue se succédant et les retours dans le passé ou dans des souvenirs... Puis sont amenées des pistes de réflexion sur la politique, les manières de gouverner, la relation des hommes avec la nature et leur environnement, pas de quoi s'ennuyer !

 


Une bonne lecture pour un univers intéressant à découvrir !




"Elle ricanait comme d'autres menaçaient de vous découper la tête à l'aide d'une scie rouillée."




mardi 7 septembre 2021

Chronique : La Princesse au visage de nuit #PLIB2021

  


Auteur : David Bry

Editions : de l'Homme Sans Nom

Nombre de pages : 280 pages

Date de sortie : octobre 2020

Prix : 19,90 euros

Résumé :


Dans les bois vit la princesse au visage de nuit ; ses yeux sont des étoiles et ses cheveux l’obscur.

Hugo, enfant violenté par ses parents, s'est enfui avec ses amis dans la forêt, à la recherche de la princesse au visage de nuit, qui exaucerait les vœux des enfants malheureux... Il est ressorti du bois seul et sans souvenirs, et a été placé dans une famille d'accueil.

Vingt ans plus tard, alors qu'il a tout fait pour oublier son enfance, Hugo apprend la mort de ses parents. Mais, de retour dans le village de son enfance, il découvre que ses parents auraient été assassinés, et d'étranges événements se produisent. La petite voiture de son enfance réapparaît comme par magie. De mystérieuses lueurs brillent dans les bois. Les orages soufflent des prénoms dans le vent
.

#ISBN9782918541721





Mon avis :

C'est partiiii les zamiiiii(e)s pour un nouveau touuuur sponsorisé avec goût et talent par le #PLIB2021 ! Bon, il peut y avoir des loupés comme nous le verrons probablement ici... Mais ça rentre dans les risques parsemant le plaisir, rien de meilleur qu'un peu de vinaigre dans une eau sans remous (métaphore incompréhensible bonjour, on ne dérange pas votre incruste ? Nan ? Tout baigne chez la baleine ? Okkkk, le roi du silence commence DE SUITE ! (En attendant, je m'en vais déguster une part de mille-feuille (ça change des crêpes pour une fois, et oui, c'est cool d'innover !))) !

Comme vous allez le voir (ou lire plutôt), mon immersion dans l'univers de David Bry n'a pas été une totale réussite où la magie a opéré à merveille (snif j'y croyais pourtant...) car les chuchotis de La Princesse au visage de nuit ne sont point parvenus à me capturer dans ses filets enchantés...





Hugo doit revenir dans son village d'enfance après bien des années sans y avoir posé ne serait-ce qu'un orteil, afin d'assister aux funérailles de ses parents victimes d'un fatal accident de voiture. En retournant sur ces terres chargées de secrets et de souvenirs enfouis, Hugo assiste à d'étranges phénomènes en plus d'apprendre que la mort de ses parents serait d'origine criminelle... Un lien est-il à faire avec cette fameuse légende de la princesse au visage de nuit qui a nourri l'enfance d'Hugo et de ses deux anciens amis disparus ?


Au début, j'ai été happée par l'intrigue et tous ces mystères entourant Hugo... J'étais curieuse de découvrir l'identité de cette princesse qui joue à la femme invisible ainsi que du lien semblant la relier au protagoniste, mais à la suite d'une petite pause dans ma lecture, j'ai eu du mal à retrouver cet intérêt porteur. Finalement, je n'avais plus qu'une hâte : lire les derniers mots de l'histoire (ça s'est dit, next ? Are you ready ?)


Pourquoi ce détachement ? J'ai relevé plusieurs points qui m'ont chiffonnée pour ne pas balancer frustrée ou soûlée (oupsi c'est dit) : tout d'abord, la manière dont est menée l'enquête. J'ai peu adhéré aux nombreux aller-retours qu'effectue Hugo pour essayer de glaner des indices et surtout de trouver le bon sens du vent qui parviendrait à réveiller les braises endormies des vestiges de son passé. Il rencontre plusieurs fois les mêmes personnages qui lui délivrent presque à chaque fois une petite ou un semblant de vérité (ou pas). Raison de ne pas lui dévoiler tout d'un coup : (ce livre n'existerait pas (je suis trop vilaine, achevez-moi)) il n'était pas prêt... Peut-être était-ce vrai, mais cela m'a frustrée, il aurait pu avoir une économie d'énergie certaine sans tous ces va et vient, vui vui ! Même avec un récit ponctué de révélations et de retours dans le passé permettant de comprendre l'enfance d'Hugo (puis en partie sa vie, ses sentiments et ses actes dans son présent d'adulte) et de découvrir ses deux amis d'école primaire, je n'ai pas réussi à renouer avec une affection pleine et entière pour l'histoire...


Autre élément qui m'a déplu (bouuuuh, je vous avais prévenu que ça n'allait pas être un avis plongé sous les feux d'artifice d'un 14 juillet) : les descriptions répétitives. Je vous assure, j'ai cru que ma liseuse allait prendre ses jambes à son cou avant qu'elle fasse un vol planer (non consenti, j'avoue, je suis indigne du respect que je dois à cette merveilleuse liseuse dévouée) en passant par la fenêtre... Entre l'orage qui roule ou qui éclate, les éclairs qui se croit en boîte de nuit à longueur de journée, les feuilles qui chancellent (AHA ça ne rigole plus à force de faire la fête ou de se croire à Halloween en voulant donner des frissons pimentés de sursauts !), la forêt qui étale sa mystérieuse ombre glaçante,... Bref, vous avez compris, même l'atmosphère étrange, dérangeante, à faire détaler Morphée au moment où l'on s'apprête à lui offrir notre esprit comme p'tit dej, m'a énervée ! (A partir de maintenant et seulement maintenant !, vous avez l'autorisation de m'assommer, ainsi on écourte les ralages et tout le monde pourra retourner vaquer à ses petites affaires de manière sereine, sannnnns avoir le sang qui bouillit plein gaz, promesse de ouistiti !)


Globalement, les idées sont chouettes, mais j'ai peu applaudi avec enthousiasme face à la manière dont le tout nous est présenté... Par exemple, j'ai trouvé les personnages intéressants (des personnalités propres, des rêves, des déceptions, des démons, des blessures, des qualités et des défauts), mais pas assez approfondis ou alors ils sont mis sur le devant de la scène avec des éléments récurrents, sans que soit apportée une touche de fraicheur ou de nouveauté qui fait naître des "wahouuuu" de la bouche. 




Cependant, sont abordés des thèmes forts qui font bourdonner nos pensées et nos émotions ; amarrez bien votre coeur... Des passages aussi tristes que terribles et choquants (chair de poule alliée à une aigre envie de vider son estomac...) font monter les larmes aux yeux, les personnages n'ont pas été épargnés par la vie... Heureusement, on peut compter sur l'aide infaillible de l'amitié et du soutien (et du vin) !




Pour terminer, La Princesse au visage de nuit contient de bons éléments (un suspense qui titille allègrement, un compte à rebours avant le solstice d'été qui livre une tension palpable, des personnages variés, une légende qui dissimule bien des secrets et des morceaux de mémoire brisée), mais les points négatifs relevés ont tout de même pris le dessus... La fin se termine vite aussi et je m'attendais à ce que le fantastique soit plus tangible, mais bon, ça change !


Je reste toutefois tentée par les autres romans de David Bry, notamment par Que passe l'hiver et Le garçon et la ville qui ne souriait plus. J'ai gardé les mots de la fin pour un chouette aspect (bah oui, on préfère le soleil à la pluie dans nos vies !) : la jolie plume poétique et fluide de l'auteur que j'ai hâte de (re)découvrir dans d'autres univers (en particulier les deux cités juste ci-dessus (en espérant que je sois moins reloue (est-ce seulement possible ça ?!) en kiffant +++)) !



Une lecture mitigée !




"Il y a des douleurs si vives qu'elles nous marquent à jamais."